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À La Une - Liban

"L'un de vos parents est général, juge ou directeur général?" : un courriel de la LAU suscite une polémique

Le message rendu public par une des étudiantes pousse l'établissement à s'expliquer.

Photo tirée de la page Facebook LAU

Alors que la saison des remises des diplômes scolaires et universitaires approche à grands pas, un établissement d'enseignement supérieur se retrouve au cœur d'une polémique déclenchée il y a deux jours. A l'origine de la controverse, un courriel envoyé par la direction de la Lebanese American University (LAU) à ses étudiants.

Photo tirée de Facebook

 

"Si l'un de vos parents est général au sein des forces armées, juge, haut fonctionnaire (directeur général), président de municipalité ou actuellement membre du Parlement, merci d'en informer Mme N. S. (...) afin d'accorder à vos parents deux places VIP" à la cérémonie de remise de diplômes, peut-on lire dans l'e-mail envoyé par la LAU à ses étudiants.

 

Le message a été partagé par une étudiante, D. N., sur sa page Facebook. La jeune femme ne cache pas son indignation :

"Chère LAU,

J'ai passé cinq ans au sein de votre établissement et je serai diplômée la semaine prochaine. Ironiquement, vous avez toujours insisté à nous transmettre des valeurs et des principes. (...) Toutefois, votre message est contraire à ces valeurs. Nous tentons de briser les stéréotypes depuis si longtemps. Il n'y a pas que les apparences qui comptent. Vous acceptez les étudiants, indépendamment de leur race, apparence ou statut social". Et l'étudiante de poursuivre : "Je vous ai écrit afin de demander une place supplémentaire pour ma grand-mère, mais vous n'avez pas répondu. Je crois qu'il vous importe plus d'envoyer un message afin de demander aux étudiants dont les parents sont haut placés de vous en informer pour que vous puissiez les loger au premier rang, de manière à redorer votre image".

 

Le message de l'étudiante a été partagé plus de 800 fois à ce jour et a récolté près de 300 "j''aime" sur Facebook.

Face au tollé suscité par cette correspondance, la LAU s'est fendue mardi d'un communiqué, afin de clarifier sa position.

"Conformément au protocole suivi au Liban par les institutions à l'occasion d'événements publics, l'université applique les normes en vigueur concernant la réservation de places spécifiques aux officiels et autres personnes de haut rang issus de différents secteurs", peut-on lire dans le communiqué.

La LAU rappelle qu'elle tient à "honorer ses étudiants et leurs proches, notamment durant les cérémonies de remise des diplômes (...)". "Il nous importe de mettre en relief cela aux yeux des étudiants et du reste des Libanais", ajoute l'établissement.

La LAU estime que "le fait d'accorder de l'importance aux personnalités et aux responsables s'impose de lui-même, surtout durant les cérémonie publiques couvertes par les médias". "Cette culture a ses propres usages que nous adoptons, comme toutes les institutions du milieu", explique l'université.

Toutefois, la LAU dit "espérer qu'un jour, cette culture puisse disparaître progressivement jusqu'à ce qu'elle devienne inutile, dans un avenir proche".

L'étudiante ayant rendu public le message de son université a remercié l'établissement pour son message, espérant que son exemple puisse encourager ses collègues à s'exprimer librement.

Alors que la saison des remises des diplômes scolaires et universitaires approche à grands pas, un établissement d'enseignement supérieur se retrouve au cœur d'une polémique déclenchée il y a deux jours. A l'origine de la controverse, un courriel envoyé par la direction de la Lebanese American University (LAU) à ses étudiants.

Photo tirée de Facebook
 
"Si l'un de vos parents...

commentaires (7)

Je désapprouve l'initiative de l'université amériquaine qui humilie les étudiants d'origine modeste.

Carbonaro Patrice

19 h 49, le 02 juin 2016

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Commentaires (7)

  • Je désapprouve l'initiative de l'université amériquaine qui humilie les étudiants d'origine modeste.

    Carbonaro Patrice

    19 h 49, le 02 juin 2016

  • Dans tout cet article je ne voudrais retenir essentiellement que deux mots, les derniers: " s' exprimer librement". J' expere, de tout coeur, que la direction de la LAU soit convaincue a 100% de cette liberte d' expression et qu' elle continuera a encourager ses etudiants encore plus dans ce domaine. C'est uniquement de la sorte que le Liban de demain sera solidement bati. Inch'Allah!

    George Sabat

    11 h 51, le 02 juin 2016

  • Au Liban, il y a et il y aura toujours des citoyens à l'huile et d'autres au beurre. Continuez à enfoncer le pays dans les abysses de la discrimination. J'ai honte dans ma peau de Libanais !

    Un Libanais

    11 h 48, le 02 juin 2016

  • Hors contexte, je voudrais profiter de l’occasion, pour relever un fait tout particulier. Les lecteurs savent-ils qu’il existe au Liban une catégorie qui détient entre leurs mains, sans nécessairement s’en rendre compte, la possibilité de changer l’état de fait dans notre pays? J’entends par ceci nos DIRECTEURS GENERAUX. A toutes les occasions et tous les évènements qui ont lieu dans la vie politique du pays, les Ministres sont ceux qui tiennent la vedette. Les Directeurs Généraux, eux, généralement sont plus discrets et souvent, ne pipent mot. Et pourtant c’est d’eux dont l’avenir du pays dépend, en définitive. Un Ministre perdure un an ou deux ou même jusqu'à cinq ans au plus. Par contre plusieurs directeurs généraux perdurent depuis plus d’une décade ou deux. Qu’ont-ils fait pour le Liban, ou que les "ont-ils laisse faire"? Telle est la question, mes amis.

    George Sabat

    11 h 12, le 02 juin 2016

  • Ils ont un peu raison il y a des impératifs protocolaires et autres !!

    Bery tus

    06 h 52, le 02 juin 2016

  • LAU se ridiculise un peu plus ! le haut rang commence où ...? et a partir de quels critères ...? et le rang du bas se mesure par rapport à qui et à quoi...? :-)

    M.V.

    16 h 37, le 01 juin 2016

  • "La LAU estime que le fait d'accorder de l'importance aux personnalités s'impose de lui-même, question cérémonies publiques couvertes par les médias". Et que "Cette culture a ses propres usages," que la LAU se borne juste à "adopter" ! Yâ hasértéééh ! "Toutefois, elle dit "espérer qu'un jour, cette culture puisse disparaître progressivement jusqu'à ce qu'elle devienne inutile, dans un avenir proche. " ! C'est ça son rôle ? Se contenter de dire n'châllâh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 53, le 01 juin 2016

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