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Économie - Rapport

La déprime des cours des matières premières semble partie pour durer

Ce sont les cours du pétrole qui ont connu la plus forte baisse en 2015 : – 46 %. Archives AFP

La déprime des cours mondiaux des matières premières, en baisse de 40 % en 2015, risque de se prolonger pendant une période « assez longue » en raison de l'abondance de l'offre, en particulier énergétique, selon le rapport Cyclope publié hier.
« On est entrés dans une période assez longue de prix durablement déprimés », un type de cycle dont « l'histoire montre que cela peut durer une quinzaine d'années », a déclaré Philippe Chalmin, professeur à l'Université Paris-Dauphine, lors d'une conférence de présentation de la 30e édition de ce rapport, qui fait référence dans le domaine.
Quelque 80 experts ont participé à la rédaction de ce pavé de près de 800 pages, qui couvre les matières premières, « de l'ananas au zirconium ».
La baisse des cours a atteint en moyenne 38 % en 2015 par rapport à 2014, pétrole (-46 %) et minerai de fer (-42 %) en tête, suivis par la poudre de lait (-40 % environ), le gaz naturel (-29 %) et le nickel, selon l'indice mis au point par Cyclope.
La viande de porc et le beurre ont chuté de 10 à 30 % selon les régions du monde, tandis que soja, huile de palme, café, cuivre, charbon et sucre se sont payés 20 à 25 % moins cher. La baisse est plus modérée pour les céréales (-6 % pour le blé, -9 % pour le maïs). Seuls produits à s'inscrire en hausse : le cacao (+2 %) et la potasse (+3 %), ainsi que le thé et l'huile d'olive.
« Même s'il y a eu un léger rebond début 2016 », notamment pour le pétrole, « nous sommes revenus aux niveaux de prix de 2003-2004 », résume M. Chalmin, évoquant un « contrechoc » similaire à celui des années 1980.
Parmi les facteurs explicatifs, le ralentissement de la demande mondiale, notamment en Chine, 1er importateur mondial de pétrole, ainsi que de la plupart des minerais et métaux, et de nombreux produits agricoles. Mais c'est surtout l'abondance de l'offre qui explique la déprime durable des cours.
La fin des années 2000 a été marquée par « la crainte de manquer de ressources. Producteurs et financiers ont donc financé de nouveaux projets miniers et de production d'énergie », qui ont contribué à l'abondance actuelle, analyse M. Chalmin. Face aux prix bas, la réaction des grands producteurs est souvent « d'inonder le marché pour sortir les autres », comme l'Arabie saoudite pour le pétrole, avec comme résultat la poursuite de la hausse des excédents et de la baisse des prix, selon l'expert.
(Source : AFP)

La déprime des cours mondiaux des matières premières, en baisse de 40 % en 2015, risque de se prolonger pendant une période « assez longue » en raison de l'abondance de l'offre, en particulier énergétique, selon le rapport Cyclope publié hier.« On est entrés dans une période assez longue de prix durablement déprimés », un type de cycle dont « l'histoire montre que cela peut...

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