Une star à Abra et une bataille familiale et intrapartisane à Maghdouché

Ville à l'électorat exclusivement chrétien, ayant attiré à ses confins des sunnites de Saïda, Abra a eu son moment de célébrité hier. Sur l'une des deux listes à caractère exclusivement familial, un candidat pas comme les autres : le célèbre basketteur Élie Mchantaf. « C'est l'un des facteurs qui sont venus épicer cette bataille. Sinon, elle n'aurait intéressé personne », reconnaît, un sourire au coin des lèvres, la tête de la liste, Edgar Wadih Mchantaf. Pas d'autres enjeux dans cette petite bourgade que celui du développement, un slogan dénué de toute récupération politique.
« Élie est l'espoir de la jeunesse de ce village. En tant que grand sportif, il va leur donner foi dans l'avenir », commente Edgar Mchantaf qui rappelle que la localité ne compte pas plus de 1 500 habitants. En face, une autre liste tout aussi familiale, qui n'a d'autres ambitions « que de faire un peu mieux que celle d'en face », notamment en termes d'infrastructure.
À Maghdouché, autre village, les enjeux familiaux sont venus se greffer sur des considérations partisanes, avec deux listes opposées qui ont réussi à attirer l'une et l'autre, par un tour de force, le tandem CPL-FL. La première regroupe notamment des médecins, des professeurs d'université indépendants, mais aussi trois candidats FL et trois autres CPL.
« Il ne s'agit pas d'élire "Monsieur Philanthrope", mais de pousser vers plus de développement et moins d'affairisme », lance l'un des membres de la liste qui reproche à la liste opposée de bénéficier de « moyens énormes ». Soutenue par Wassim Younan, un haut responsable à Goldman-Sachs, la liste concurrente est présidée par son frère, Raïf, qui, s'il est élu, succédera à son père, Georges. La liste des Younan comprend également trois candidats CPL et deux FL. Si l'on en croit leurs concurrents, elle serait largement soutenue par ailleurs par le député d'Amal, Michel Moussa, une affirmation que les partisans de la liste démentent catégoriquement.