Deux listes complètes croiseront le fer le 29 mai à Tripoli

À Tripoli, et à une semaine de l'échéance des municipales, la liste « li tarabloss » (pour Tripoli), formée de jeunes technocrates, a pu voir le jour hier à l'hôtel Quality-Inn sous la présidence du Dr Azzam Owaida. Une liste qui bénéficie apparemment de l'appui de la grande majorité des forces politiques tripolitaines, à quelques exceptions près. Le chef de la liste a axé son intervention sur le programme proposé par les candidats et qui est basé sur le développement et l'exécution de tous les projets de développement en suspens ainsi que sur la modernisation des services publics de la capitale du Nord. « Tripoli comprend un grand nombre de capacités humaines et financières ainsi que des sites archéologiques importants, sans oublier les artisans et les industriels, a déclaré M. Owaida. Il est temps donc qu'elle prenne un rôle économique conséquent, et ce à travers une révolution économique qui sera pilotée par le conseil municipal. »
Par ailleurs, l'ancien Premier ministre, Nagib Mikati, a espéré que le prochain conseil municipal sera formé de personnes compétentes qui œuvreront pour l'intérêt de Tripoli. Il a affiché son soutien à la liste nouvellement formée grâce aussi, selon lui, aux efforts déployés par l'ancien chef de l'exécutif, Saad Hariri. « Dès le premier jour, nous voulions le meilleur pour Tripoli et M. Owaida, qui a d'ailleurs reçu la bénédiction de toutes les parties politiques, est la personne capable de diriger le conseil municipal avec brio avec son équipe homogène », a affirmé M. Mikati. Il a par ailleurs demandé à ses partisans de voter pour les candidats de la liste de Abd el-Kader Alameddine Zou el-Bah el-Tawil, à Tripoli el-Mina.
De son côté, l'ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, a invité les Tripolitains à voter en masse, dimanche 29 mai,
« sans accepter la politique de fromagisme ou une formule hybride pour le conseil municipal ». « J'invite le président Mikati à revoir ses comptes et je suis d'ailleurs consterné devant son alliance avec Saad Hariri et au fait qu'il accepte d'accorder le poste de vice-président du conseil municipal à un aouniste dont le parti a clairement choisi l'orientation politique du Hezbollah qui tient à nous ramener Rifaat Eid à Tripoli après que nous l'avons déraciné à travers deux candidats au conseil municipal, a déclaré le général Rifi. Il était prévu que nous soyons dans la même logique que celle du courant du Futur à Tripoli et non pas qu'il se tourne malheureusement vers Nagib Mikati en oubliant le renversement du gouvernement de Saad Hariri, a-t-il ajouté. Le public du courant du Futur ne sera pas coopératif avec celui du président Mikati. Le panachage sera donc roi et aboutira à un conseil municipal hétérogène hybride et paralysé », a estimé M. Rifi qui a affiché son soutien à « la liste homogène formée par la société civile et des représentants des quartiers populaires privés de développement ». Cette liste est présidée par l'ingénieur Ahmad Qamar Eddine. Le général Rifi ne la parraine pas directement.
« Nous devons agir afin d'empêcher l'explosion des ceintures de misère et réduire le fossé social à Tripoli, a déclaré M. Rifi. Je ne vais pas nommer une liste mais je suis confiant dans le partenariat entre la société civile et les spécialistes issus des régions les plus pauvres à Tripoli que je vais aider afin de transformer Bab el-Tebbané et Bab el-Hadid en des régions plus développées. »
Évoquant la position de l'ancien député Mosbah Ahdab, M. Rifi a affirmé que ce dernier était « le poulain de M. Mikati ».
De son côté, l'ancien ministre Fayçal Karamé a exprimé son enthousiasme suite à l'annonce de la liste « li tarabloss » qui est « consensuelle, homogène et non politisée », selon lui.
Sur un autre plan, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, a publié un communiqué dans lequel il assure ne pas avoir formé de liste pour le conseil municipal à Triploi el-Mina.