Washington écarte des frappes communes avec la Russie

Les États-Unis écartent la possibilité de mener des frappes communes avec la Russie en Syrie, mais discutent avec Moscou des moyens de mieux faire respecter la trêve des combats sur place, ont indiqué hier le Pentagone et le département d'État.
« Il n'y a pas d'accord pour conduire des frappes communes avec la Russie en Syrie », a déclaré hier le porte-parole du département d'État, John Kirby. En revanche, « nous discutons avec nos homologues russes (...) de propositions pour un mécanisme durable permettant de mieux surveiller et de faire appliquer » la trêve des combats en Syrie, a-t-il ajouté, sans donner de détails sur ce que pourrait être ce mécanisme.
Plus tôt en journée, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait indiqué que la Russie proposait aux États-Unis et à la coalition internationale menée par Washington d'effectuer des frappes aériennes ensemble à partir du 25 mai contre des « groupes terroristes » actifs en Syrie. Il s'agit de viser notamment le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, et les groupes armés illégaux qui ne soutiennent pas le cessez-le-feu instauré en Syrie, a déclaré le ministre en direct à la télévision publique.
Mais le Pentagone a rejeté l'offre, soulignant que les États-Unis ne « collaboraient pas » militairement avec les Russes en Syrie. « Nous ne collaborons pas et nous ne coordonnons pas avec les Russes » sur les opérations militaires en Syrie, a indiqué un porte-parole du Pentagone, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, en expliquant que le but des opérations militaires russes et américaines n'était pas le même. « Les opérations russes consistent à soutenir et appuyer le régime d'Assad, et nous nous concentrons uniquement sur la défaite du groupe État islamique (EI) », a-t-il expliqué. Les États-Unis estiment que la « vaste majorité » des violations de la trêve a été commise par le régime syrien, a rappelé de son côté John Kirby, le porte-parole du département d'État. « Et nous nous tournons vers la Russie », alliée du régime syrien, « pour faire cesser ces violations, comprenant notamment des frappes qui ont touché des civils et infrastructures civiles », a-t-il dit.
De son côté, le Hezbollah a affirmé hier que le mouvement chiite allait renforcer sa présence en Syrie, où il combat aux côtés du régime de Bachar el-Assad.

Tracts lancés
Par ailleurs, la coalition antijihadiste commandée par les États-Unis a largué des tracts demandant pour la première fois aux habitants de Raqqa de quitter ce fief de l'EI en Syrie, ont indiqué hier un militant et une ONG. « Ce n'est pas la première fois que les avions de la coalition larguent des tracts sur Raqqa, mais c'est la première fois qu'ils s'adressent aux résidents pour leur demander de partir », a indiqué Abou Mohammad, un fondateur du groupe « Raqqa is being slaughtered silently » (« Raqqa est massacrée en silence »). Selon lui, ces documents s'adressent généralement aux jihadistes pour leur dire que « leur fin est proche ».
Sur le terrain, le bilan des bombardements aériens des forces du régime de Damas sur plusieurs localités du centre de la Syrie hier a été revu à la hausse, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Au moins 21 civils, dont sept enfants, ont péri.
(Source : AFP)