Couvre-feu à Bagdad après une brève intrusion de manifestants dans la Zone verte

Un couvre-feu a été décrété vendredi à Bagdad où des partisans du dignitaire chiite Moqtada Sadr ont pénétré brièvement dans le bureau du Premier ministre irakien situé dans la Zone verte ultrasécurisée.
Plusieurs personnes ont été blessées lorsqu'elles sont entrées dans la Zone verte et d'autres également à l'extérieur lorsque les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogène sur la foule pour la tenir à l'écart de ce secteur qui abrite des ambassades et les institutions irakiennes.

Les forces de sécurité ont également tiré par balles mais il n'était pas possible dans l'immédiat de connaître le nombre de personnes blessées ni la nature des blessures.
"Nous sommes venus pour une manifestation pacifique mais les lâches nous ont tiré dessus", s'est exclamé un manifestant, tenant une poignée de cartouches dans sa main.
Le couvre-feu est en vigueur "jusqu'à nouvel ordre", a indiqué un communiqué diffusé par le commandement conjoint des opérations et relayé par la télévision d'Etat.

Des habitants ont indiqué à l'AFP que les forces de sécurité disaient aux véhicules de rebrousser chemin, aux magasins de fermer et bloquaient des rues avec des murs de béton.
Un colonel de la police a indiqué qu'il s'agissait essentiellement d'empêcher tout déploiement dans la ville de la milice de Moqtada Sadr, Saraya al-Salam.

Les manifestants en colère s'étaient d'abord heurtés à une forte résistance des forces de sécurité mais certains ont réussi à entrer en force dans la Zone verte.
Il s'étaient même introduits dans le bureau de Haider al-Abadi, avant d'en ressortir peu après. Il n'était pas clair si le Premier ministre se trouvait dans le bâtiment à ce moment-là.
Les partisans de Moqtada Sadr protestent depuis des semaines contre l'incapacité de la classe politique à s'accorder sur un nouveau gouvernement capable de mettre en place des réformes anticorruption.