La France est-elle réformable ?

Une étude parue il y a trois ans montrait que les Français disputaient aux Allemands le titre peu enviable de nation la plus arrogante en Europe.
Autre manière de dire que la France était un pays peu enclin à remettre en cause son organisation économique, par exemple, en tenant compte d'expériences positives faites par d'autres. Les clichés ont la vie dure et le débat des derniers mois concernant la prétendue réforme du marché du travail n'a rien dû faire pour les modifier. Partant d'un constat que nul ne peut contester, à savoir la hausse tendancielle d'un chômage de masse en France, le gouvernement avait présenté en février un projet de réforme du code du travail visant à lever ou à réduire certains obstacles à la fluidité du marché du travail. Au premier signe de recul du gouvernement, on a jugé qu'il ne fallait pas attendre grand-chose de positif de ce projet. La loi sera adoptée, mais sans le soutien d'une majorité qui lui fait défaut. Quelles leçons peut-on en tirer pour les réformes futures ?
Premièrement, il est difficile pour un président de prendre une posture réformiste quand il n'a pas été élu pour cela. C'est le péché originel de François Hollande. En vue des élections de 2017, il est important qu'un candidat réformiste s'assume comme tel, avec le risque politique qu'implique de remettre en cause certains acquis. Il faut un mandat pour réformer et seule l'élection présidentielle peut le donner.
Deuxièmement, se pose une question de méthode. Faut-il mieux suivre une approche graduelle au risque de créer une certaine lassitude (une réforme chaque année) ou une thérapie de choc (l'adoption d'un large paquet de mesures) ? Il n'y a pas de réponse définitive dans la littérature empirique, mais il est établi qu'un accompagnement macro-économique, par exemple sous forme de baisses d'impôt, peut accroître les effets positifs d'une réforme du marché du travail.

Cet article est réalisé par Fidus