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Économie - Évasion fiscale

Les Panama papers désormais dans le domaine public

Le cabinet Mossack Fonseca menace de contester cette mise en ligne en justice. Rodrigo Arangua/AFP

Les Panama papers, qui ont alimenté une cascade de révélations sur l'évasion fiscale, ont été rendus en partie accessibles au public hier au nom de la « transparence », mais également dans l'espoir de débusquer de nouveaux scandales.
À partir de 18h00 GMT (21h00 à Beyrouth), chaque internaute pouvait consulter une base de données fondée sur les millions de documents du cabinet panaméen Mossack Fonseca où figurent de nombreuses personalités.
« C'est un cheminement naturel vers la transparence pour permettre à la société civile d'obtenir les informations de base sur les Panama papers », explique dans un entretien à l'AFP Gerard Ryle, le directeur du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) qui a fait éclater le scandale.
Sa base de données de quelque 200 000 sociétés-écrans et particuliers se présentera comme un registre et ne rendra que partiellement compte des quelque 11,5 millions de documents des Panama papers qui n'ont, d'après l'ICIJ, pas encore livré tous leurs secrets. « Il y a tellement de documents. C'est impossible de savoir ce que vous ratez jusqu'à ce vous trouviez quelque chose », assure M. Ryle, qui estime qu'il faudra encore « plusieurs mois » avant de les explorer en intégralité.
Cette mise en ligne, que le cabinet Mossack Fonseca menace de contester en justice, répond d'ailleurs à un double objectif : faire œuvre de transparence, mais également lever de nouveaux lièvres.

Danger
« Les gens vont trouver des noms importants que nous avons ratés. Ils pourront contacter l'ICIJ et nous transmettre des tuyaux », affirme M. Ryle. Son organisation, basée à Washington, en a fait l'expérience après avoir mis en ligne des bases de données sur les « Offshore Leaks » et les « LuxLeaks », sur les accords fiscaux secrets entre les multinationales et le Luxembourg. Plus de 500 « tuyaux » étaient alors parvenus à l'ICIJ, conduisant, pour certains, à de nouvelles révélations, affirme M. Ryle.
L'enjeu est de taille : maintenir l'élan qui est né après les premières révélations parues dans plus de 100 journaux à travers le monde début avril. Mi-avril, les grandes puissances du G20 ont promis de dresser une nouvelles liste noire des paradis fiscaux non coopératifs, et jeudi, les États-Unis ont annoncé une série de mesures visant à mieux contrer les techniques d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent via les sociétés-écrans.
Selon M. Ryle, la vaste mobilisation qui a suivi les révélations des Panama papers montre que seul un scandale qui « embarrasse tout le monde » est de nature à faire bouger la communauté internationale. Qu'en sera-t-il quand le flot de révélations des Panama papers commencera à se tarir ? Les gouvernements tiendront-ils leurs engagements ?
« Seul le temps permettra de dire si les promesses ont été tenues », reconnaît M. Ryle, qui admet qu'il y a toujours un « danger » que la mobilisation ne s'essouffle. Les Panama papers auront été, quoi qu'il arrive, salutaires, poursuit-il toutefois. « C'est une bonne chose que les dirigeants fassent des promesses, car on peut maintenant leur demander des comptes. »
(Source : AFP)

Les Panama papers, qui ont alimenté une cascade de révélations sur l'évasion fiscale, ont été rendus en partie accessibles au public hier au nom de la « transparence », mais également dans l'espoir de débusquer de nouveaux scandales.À partir de 18h00 GMT (21h00 à Beyrouth), chaque internaute pouvait consulter une base de données fondée sur les millions de documents du cabinet...

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