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La faculté de génie de Balamand veut mettre fin aux clichés sexistes

Dans le but de briser les stéréotypes liés au genre, la faculté de génie à l'Université de Balamand, qui compte un grand nombre d'étudiantes, a organisé le mercredi 13 avril une conférence intitulée « Women in engineering ».

Une rencontre avec les deux ingénieures Jessica Obeid et Youmna Bitar était au rendez-vous.

« Les femmes deviennent des leaders du moment où elles le veulent, et du moment où elles y croient », estime M. Abdul Menhem Alameddine, ancien président de l'ordre des ingénieurs et des architectes du Liban-Nord, et vice-président de la Fédération mondiale des organisations d'ingénieurs, qui a ouvert la rencontre. Un exemple de ces femmes leaders dont parle M. Alameddine est Mme Jessica Obeid, spécialiste d'énergie au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). « Au cours de ma formation en génie, je rêvais de poursuivre des études supérieures en énergie renouvelable, mais cette spécialisation n'était pas disponible au Liban », confie-t-elle. Ambitieuse et déterminée, la jeune femme suit un grand nombre de cours en ligne et obtient plusieurs bourses pour suivre des formations sur l'énergie renouvelable à l'étranger. Une fois certaine de bien maîtriser ce volet, Mme Jessica entame des études en sciences politiques, et plus précisément en négociation et diplomatie. « Les études en génie vous assurent des connaissances pertinentes dans le domaine, explique-t-elle à un public composé en majorité de futurs ingénieurs. Mais accompagnées de spécialisations dans des domaines non techniques, elles vous garantiront le succès. »

Combattre les stéréotypes
La profession ne connaît pas de genre est le titre de la vidéo inédite, conçue par le Pnud et le programme MentorShe, que l'audience a eu l'occasion de découvrir lors de cette rencontre. Elle montre des enfants en bas âge réagissant spontanément à des questions sur le travail, la carrière et les femmes. « Les hommes sont plus forts que les femmes », « les femmes ne peuvent pas devenir présidentes de la République » et « ... parce que ça comporte des tâches difficiles à faire pour les femmes » représentent certaines des bribes de réponses émises par les petits interviewés. « Les réponses ne sont pas aussi satisfaisantes », juge Mme Obeid qui trouve que le chemin est encore « long dans une société patriarcale comme la nôtre ». Et de confier en s'adressant aux jeunes femmes présentes dans l'audience : « Au début de ma carrière, dans les conférences auxquelles je participais, on me croyait journaliste, interprète mais jamais ingénieure. Alors, dès le lancement de la rencontre, je faisais une intervention remarquable pour leur donner une idée sur la femme qui siège dans un fauteuil pareil aux leurs. »
Une autre ingénieure qui s'est fait remarquer alors qu'elle n'a que 24 ans est Mme Youmna Bitar, actuellement sous-secrétaire et coordinatrice des activités estudiantines à l'Institut des ingénieurs en électronique et électrique (IEEE), région8. Alors qu'elle est étudiante en génie des télécommunications à l'AUB, Mme Bitar s'est distinguée par sa discipline et son ambition. Outre ses talents d'ingénieure, cette jeune diplômée du Conservatoire libanais est également une pianiste douée. « Une fois mon diplôme d'ingénieur en poche, on croyait que je ne trouverai pas d'emploi dans ce domaine au Liban », révèle-t-elle. Mais Mme Bitar avait ses propres convictions qui étaient bien différentes. « J'étais sûre d'être embauchée parce que la radiotélécommunication était la branche sur laquelle j'ai travaillé le plus », dit-elle. À l'instar de Mme Obeid, Mme Bitar s'est beaucoup investie dans la recherche d'opportunités et de bourses à l'étranger. Se confiant à L'Orient-Le Jour en marge de la rencontre, elle raconte : « Parce que je suis femme, on avait du mal à me prendre au sérieux. On assume souvent que le domaine nécessite une endurance physique et une bonne gestion du matériel que les femmes n'ont pas. » L'ingénieure, qui est aujourd'hui parfaitement à l'aise dans son milieu de travail, conclut en adressant aux jeunes femmes ce conseil en or : « Surtout ne baissez pas les bras ! »

« Les femmes deviennent des leaders du moment où elles le veulent, et du moment où elles y croient », estime M. Abdul Menhem Alameddine, ancien président de l'ordre des ingénieurs et des architectes du Liban-Nord, et vice-président de la Fédération mondiale des organisations d'ingénieurs, qui a ouvert la rencontre. Un exemple de ces femmes leaders dont parle M. Alameddine...

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