Israël dément toute tension diplomatique avec l'Allemagne

Un haut responsable israélien a assuré dimanche que les relations avec Berlin restaient "bonnes" en réponse à des informations faisant état de tensions diplomatiques avec l'Allemagne, considérée comme le principal allié d'Israël en Europe.

"Les relations entre Israël et l'Allemagne sont et continueront à être proches et bonnes", a assuré à l'AFP un haut responsable israélien, qui a requis l'anonymat.
Il faisait allusion à un article de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à propos d'un "scepticisme croissant à Berlin sur l'amitié entre Israël et l'Allemagne", qui faisait les gros titres des médias israéliens dimanche.

"Au sein du gouvernent allemand, il y a de plus en plus le sentiment que le gouvernement de Benjamin Netanyahu instrumentalise notre amitié", affirme Rolf Mützenich, un député important du parti social-démocrate (SPD), cité par l'hebdomadaire. Le SPD fait partie de la coalition dirigée par la chancelière Angela Merkel.

L'hebdomadaire rappelle que l'Allemagne, malgré les interventions de M. Netanyahu, a voté en janvier une résolution de l'Union Européenne condamnant la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens.
L'UE avait adopté le 18 janvier des conclusions sur le processus de paix au Proche-Orient, dans lesquelles elle condamnait la colonisation "illégale en droit international" et critiquait "les démolitions et confiscations, y compris de projets financés par l'UE, de même que les évictions" de Palestiniens.

"Il semble que ces déclarations relèvent d'une tentative interne allemande pour s'en prendre à Angela Merkel en raison de la proximité de ses relations avec Benjamin Netanyahu", a ajouté le responsable israélien.
L'Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti conservateur d'Angela Merkel, est généralement considérée comme plus favorable à Israël que le SPD.

Le ministre du Tourisme Yariv Levin, proche de M. Netanyahu, a pour sa part affirmé à la radio publique que les relations avec l'Allemagne "sont solides, mais il y a parfois des désaccords". "Nous devons défendre nos intérêts avant tout", a-t-il ajouté en critiquant implicitement la position de l'Allemagne, favorable à la "solution à deux Etats" (israélien et palestinien). "L'option de deux Etats n'est pas une solution, mais au contraire ne peut qu'encourager les extrémistes du côté palestinien", a ajouté le ministre.