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Campus - Municipales

Beyrouth Madinati incarne « La Troisième voix pour le Liban »

En collaboration avec d'autres associations étudiantes, « La Troisième voix pour le Liban » a accueilli, le 20 avril, au campus des sciences médicales de l'USJ, des responsables de Beyrouth Madinati et de la Lade pour une journée de sensibilisation sur l'importance des élections.

De gauche à droite : Farès Yared, Jean Tarchichi, Ziad Bakouny, Paul Abi Rached (intervenant invité lors d’une conférence passée sur la crise des déchets), Anthony Kassab, Romy Batrouny, Stéphanie Herro (en bas), Marc Saadallah et Cyril Hanna.

« La Troisième voix pour le Liban » (3V) est, à l'origine, une ONG qui, depuis 2011, milite pour une nation libanaise « unie, souveraine, indépendante et harmonieuse ». Comptant dans ses rangs des spécialistes de différents domaines, elle œuvre pour toute une variété de causes, du droit des femmes à la médiation des conflits. Mais, depuis 2015, La Troisième voix pour le Liban est aussi un club étudiant, véritable relais de l'association visant à mobiliser la jeunesse libanaise. Créée par un groupe d'étudiants en médecine de l'USJ, la 3V mène des activités essentiellement d'ordre politique, comme nous l'explique son président Ziad Bakouny. C'est à son initiative que s'est tenu, le 13 avril, ce qu'il qualifie de « premier débat politique interétudiants depuis une quarantaine d'années ». Quelque 150 personnes ont été attirées par l'événement, dont objectif est de raviver l'esprit de débat en tant qu'échange d'opinions argumentées – Ziad insiste sur ce dernier point, qui fait défaut selon lui à de nombreux étudiants traditionnellement attachés aux partis historiques.
Aujourd'hui, séduite par son programme simple et concret, qui vise à « améliorer des choses élémentaires », La Troisième voix pour le Liban soutient Beyrouth Madinati dans sa campagne pour les élections municipales qui se tiendront à Beyrouth le 8 mai. En collaboration avec le Club laïc et le Club de l'engagement citoyen, la 3V avait invité des responsables du mouvement, mercredi 20 avril, au campus des sciences médicales (CSM) de l'USJ, dans le cadre d'une journée de sensibilisation à l'importance des municipales. Également présente, la Lade – Association libanaise pour des élections démocratiques, qui supervise le scrutin – recrutait quant à elle des volontaires pour sa propre campagne de mobilisation. Un événement qui, selon Ziad Bakouny, devrait concerner les étudiants dans leur ensemble, car « même si la plupart ne votent pas à Beyrouth, tous y vivent ». Or « les municipalités ont beaucoup plus de pouvoir qu'on ne l'imagine », en matière de transports en commun par exemple, quasi inexistants à Beyrouth, mais aussi d'établissements publics tels que les hôpitaux ou les écoles.

« Je ne peux plus vivre comme ça »
« Il y a un an à peine, je n'étais pas du tout impliqué en politique », confie Ziad Bakouny. Studieux mais aussi volontiers « fêtard », cet étudiant en cinquième année de médecine se serait d'ailleurs bien passé d'un tel engagement. Mais la crise des déchets a été pour lui l'élément déclencheur. « Je ne peux plus vivre comme ça, je ne trouve pas que ce soit normal de vivre comme ça », résume le jeune homme, qui a grandi au Qatar et voyagé en Europe ou encore aux États-Unis. Une fois ce constat établi, tandis que la plupart optent pour l'exil, lui a fait le choix de rester pour « essayer de changer les choses ». Les manifestations de cet été ne sont pas étrangères à cet engagement : elles ont constitué selon lui une « étape » essentielle. « Les gens ont laissé s'exprimer leur colère et se sont rendu compte qu'ils n'étaient pas les seuls à en avoir assez de cette situation déplorable. » Cela leur a fourni des raisons de croire au changement, impulsant ainsi une certaine dynamique qui s'incarne aujourd'hui dans la campagne de Beyrouth Madinati. Un tel mouvement n'aurait en effet pu voir le jour sans cette prise de conscience populaire sur laquelle il surfe aujourd'hui, insiste le jeune homme. Une prise de conscience qui fait son chemin au sein des campus notamment, comme en attestent les dernières élections étudiantes du CSM, où le Courant patriotique libre s'était incliné pour la première fois depuis vingt-cinq ans face à une fédération indépendante incluant la 3V.
Un tournant, certes, mais la tâche ne s'annonce pas simple pour autant. Le président de la 3V reconnaît que pour bon nombre de ses camarades aujourd'hui encore, « tant que la route qui va de leur maison au B018 (une célèbre boîte de nuit beyrouthine) n'est pas fermée, il n'y a aucun problème ». Les jeunes ont largement tourné le dos à la politique, que leurs parents rejetaient pour justement manifester leur désaccord. Aujourd'hui, au contraire, la contestation passe par le vote. Ziad Bakouny en est convaincu, qui voit ce rendez-vous électoral comme un « référendum », une première opportunité, depuis les manifestations, d'exprimer officiellement son mécontentement vis-à-vis des dirigeants actuels. Il s'agit également de « montrer aux politiciens, mais aussi à la société libanaise que l'on peut changer les choses ». Le jeune homme n'en démord pas : « Les citoyens ne sont plus convaincus par les grands partis : seulement une personne sur cinq s'était rendue aux urnes il y a six ans. Si aujourd'hui les jeunes se mobilisent et votent, leurs voix porteront Beyrouth Madinati vers la victoire. »

« La Troisième voix pour le Liban » (3V) est, à l'origine, une ONG qui, depuis 2011, milite pour une nation libanaise « unie, souveraine, indépendante et harmonieuse ». Comptant dans ses rangs des spécialistes de différents domaines, elle œuvre pour toute une variété de causes, du droit des femmes à la médiation des conflits. Mais, depuis 2015, La Troisième voix pour...

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