Une majorité de Brésiliens pour de nouvelles élections (sondage)

Près de deux tiers (62%) des Brésiliens estiment que la crise politique secouant leur pays se résoudrait avec un départ de la présidente Dilma Rousseff et de son vice-président, puis l'organisation de nouvelles élections, selon un sondage diffusé mardi.

Seuls 25% des habitants du géant latino-américain se disent favorables à un maintien à son poste de Mme Rousseff, actuellement confrontée à une procédure de destitution.
Et ils sont encore moins nombreux (8%) à juger que son vice-président Michel Temer, appelé à la remplacer en cas d'impeachment, pourrait sortir le pays de la crise, selon le sondage de l'institut Ibope.

La présidente de gauche Dilma Rousseff est accusée par l'opposition d'avoir maquillé les comptes publics, pour camoufler l'ampleur des déficits, en 2014, année de sa réélection, puis en 2015.
Le camp présidentiel assure qu'elle n'a commis aucun crime et dénonce un "coup d'Etat" institutionnel à son encontre.

La procédure de destitution, lancée le 17 avril par une large majorité des députés, a entamé sa deuxième étape cette semaine, au Sénat. Lors du vote qui interviendra probablement le 12 mai, une majorité simple des sénateurs (41 sur 81) suffira à prononcer la mise en accusation de la présidente pour "crime de responsabilité" et à l'écarter du pouvoir pendant au maximum six mois en attendant le jugement final.
C'est son vice-président et désormais rival, Michel Temer, qui la remplacerait alors.

Le mandat de Mme Rousseff se termine en 2018 mais son gouvernement a pâti de la récession économique et du vaste scandale de corruption lié à la compagnie pétrolière publique Petrobras qui a éclaboussé son Parti des travailleurs (PT).
Une éventuelle annulation de l'élection de 2014 pourrait survenir si la justice électorale prouve que la campagne du tandem Rousseff-Temer a reçu de l'argent issu des pots-de-vin du réseau de corruption Petrobras. Mais une décision ne devrait pas survenir avant 2017.

Le sondage Ibope de mardi a été réalisé entre le 14 et le 18 avril, auprès de 2.002 personnes, avec une marge d'erreur de deux points.