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Islam : la Turquie condamnée à Strasbourg pour discrimation religieuse des alévis

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a donné raison mardi à 203 ressortissants turcs de confession musulmane alévie, un culte proche du chiisme non reconnu juridiquement par Ankara, qui contestaient le refus de l'Etat turc de leur accorder un service public religieux.
La Cour a condamné la Turquie, estimant que les alévis y étaient victimes d'une "différence de traitement sans justification objective et raisonnable".

Les requérants contestaient, dans une requête déposée en 2010 devant la CEDH, le refus d'Ankara de reconnaître juridiquement leur culte, et de leur accorder un service public religieux qui selon eux, n'est accordé qu'aux seuls citoyens adhérant à l'islam sunnite, majoritaire en Turquie.
Ils demandaient la reconnaissance et le recrutement de ministres du culte alévis comme fonctionnaires, l'octroi d'un statut de lieu de culte aux "cemevis", où ils pratiquent leur cérémonies religieuses, et des subventions de l'Etat.

En Turquie, les requérants avaient été déboutés de leurs demandes au motif que les autorités considèrent la confession alévie comme un courant religieux "assimilé plutôt aux ordres soufis", a indiqué la CEDH dans un résumé de son arrêt.

Dans son arrêt de Grande chambre, l'instance suprême de la Cour --dont les décisions sont définitives-- a reconnu une "ingérence dans le droit à la liberté de religion des requérants".
"La non-reconnaissance du caractère cultuel de la confession alévie et de ses pratiques religieuses" revêt de "nombreuses conséquences sur l'organisation, la poursuite et le financement de ses activités cultuelles", a estimé la Cour.

La Turquie, majoritairement sunnite, compte environ 20% d'alévis pour quelque 78 millions d'habitants. Ces musulmans hétérodoxes et progressistes, qui constituent la 2e confession du pays, suivent une interprétation modérée du Coran, défendent la laïcité, et réclament l'abolition des cours obligatoires de religion.

Depuis le dépôt en 2010 de la requête jugée ce mardi, la situation juridique des alévis a cependant nettement évolué en Turquie. En décembre, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a ainsi annoncé qu'Ankara accorderait un statut légal aux lieux de culte de la communauté alévie, quelques mois après la décision d'un tribunal turc qui avait jugé que l'Etat turc devait prendre en charge les frais d'entretien des cemevis, comme il le faisait pour les mosquées.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a donné raison mardi à 203 ressortissants turcs de confession musulmane alévie, un culte proche du chiisme non reconnu juridiquement par Ankara, qui contestaient le refus de l'Etat turc de leur accorder un service public religieux.La Cour a condamné la Turquie, estimant que les alévis y étaient victimes d'une "différence de traitement sans...