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Lifestyle - Liban pop

Anthony Khoury : from Adonis with love

Sous les titres insolites de « Stouh Adonis », « Chababik » ou encore « Daou el-baladieh », le leader du groupe Adonis chante l'amour, toujours, dans le Beyrouth du temps présent.

Anthony Khoury, chanteur leader mais aussi auteur-compositeur.

Tout a commencé par une histoire de famille. Celle de deux frères amateurs de musique pop, rock et arabe. À Adonis, où Anthony et Fabio Khoury passent leur enfance, l'un chante et joue du piano, l'autre gratte sa guitare et sa basse. Mais aucun des deux n'envisage d'en faire carrière. Anthony s'inscrit d'ailleurs en faculté d'architecture à l'AUB. C'est là qu'il rencontre Joey Abou Jaoudé, guitariste à ses heures perdues. « On partageait les mêmes goûts musicaux, on a eu envie de jouer ensemble », raconte-t-il. De son côté, Fabio, étudiant en écologie et environnement, ramène lui aussi un copain batteur, Nicolas Hakim. Et les voilà qui forment un band de musiciens amateurs qu'ils baptisent tout simplement Adonis. Car c'est dans cette banlieue nord de Beyrouth où résident les deux frères, qui habitent à l'époque encore chez leurs parents, que les quatre mousquetaires se retrouvent pour jouer leurs musiques préférées : la « bonne pop » de Michael Jackson ou la folk-pop de l'auteur-compositeur-chanteur canadien Rufus Wainwright... Mais aussi les airs d'Anthony. Ce dernier, ne se contentant pas de chanter et de pianoter, tâte aussi de l'écriture et de la composition. En 2010 déjà, avant même que le groupe ne se forme, il avait composé sa toute première chanson Stouh Adonis («Les toits d'Adonis»). Une mélodie dédiée à cette localité un peu trop calme où il a grandi en rêvant d'ailleurs.

 

 

 


Encouragé par ses potes, cet amoureux de la langue et de la musique arabe donne alors libre cours à son inspiration. Il se met à écrire de petits textes « qui portent en eux leur propre rythme, leur propre fil mélodique », dit-il. Inspiré de petites histoires d'amour, de nostalgie, d'anecdotes ou de souvenirs glanés autour de lui, Anthony raconte en chansons des bribes de vie dans le Liban d'aujourd'hui. Une trame sur laquelle il compose la musique aidé par tous les membres du groupe pour les arrangements. Une chanson après l'autre, le squelette d'un premier album se dessine. Ce sera Daou el-baladieh (La lumière de la municipalité) qu'ils enregistrent en 2011 « avec notre argent de poche », soutient fièrement le jeune auteur-compositeur-intérprète. Idem pour le second : Men Chou btechki Beyrouth (« Qu'est-ce qui manque à Beyrouth »). Dans les petits pubs de Hamra où le band commence à se produire, le public apprécie.
Car sous leurs drôles de titres, comme Chababik, Assouat el-madineh ou La bel Haki qui font souvent référence à un objet, un espace ou un détail architectural, les mélodies de l'architecte-chanteur cachent bien leur nature de... ballades romantiques. Rien de mièvre pour autant. Un romantisme contemporain, enlevé, même si Anthony, grand fan d'Édith Piaf, s'amuse à glisser dans l'un de ses albums une (très agréable) version libanisée de L'Accordéoniste de la Môme, rebaptisée Bent el-Hawa.

 

« Live, Love Lebanon »
Le petit groupe un peu confidentiel commence aussi à se faire entendre sur les ondes des radios locales. Ce qui leur donne l'impulsion d'aller plus loin et d'accompagner leurs titres de (très bons) vidéoclips réalisés avec des jeunes de leur génération, à l'instar de Robert Cremona, Martine Daher (malheureusement décédée) ou encore Jad Choueiri. Postés sur YouTube, ils vont contribuer à les faire connaître plus largement et les amèneront à se produire dans des festivals. Au Liban surtout, notamment le Beirut Holidays, le Printemps de Beyrouth (Festival Samir Kassir), mais aussi dans la région (Égypte, Jordanie...). Ils composent également le jingle Live, Love Lebanon de la campagne du ministère du Tourisme en 2013. Bref, tout évolue positivement. Aujourd'hui, les quatre ex-étudiants ont intégré le monde professionnel sans pour autant abandonner la musique. Anthony et Joey sont devenus architectes associés. Fabio est parti, il y a un an, en Suisse où il peut mettre en pratique sa formation d'écologiste. Il a été remplacé au sein du groupe par Gio Fikhani, le benjamin âgé seulement de 23 ans. « Et puis, nous avons rencontré notre producteur Jean-Marie Riachi, avec qui nous sommes en train de préparer un troisième album. Avec lui, nous prenons un léger virage, une orientation un peu plus électro au niveau du son. Iza Chi Nhar, le single que nous avons déjà lancé sur YouTube, en donne un avant-goût », signale Anthony Khoury. Qui rêve de continuer à évoluer avec flexibilité entre architecture et musique.

 

Pour mémoire
Le groupe « Adonis » en concert aux Souks avec « Men Shou Bteshki Beirut »

 

Tout a commencé par une histoire de famille. Celle de deux frères amateurs de musique pop, rock et arabe. À Adonis, où Anthony et Fabio Khoury passent leur enfance, l'un chante et joue du piano, l'autre gratte sa guitare et sa basse. Mais aucun des deux n'envisage d'en faire carrière. Anthony s'inscrit d'ailleurs en faculté d'architecture à l'AUB. C'est là qu'il rencontre Joey Abou...

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