Le ministère des Finances a annoncé, hier, avoir clôturé une émission d'eurobonds de 1 milliard de dollars « dans le but de financer (des) obligations arrivant à échéance », selon son communiqué.
Le ministère des Finances avait chargé trois banques – Blom Bank, Byblos Bank et Deutsche Bank – de gérer cette émission pour le compte de l'État. Elle permettra à ce dernier de rembourser deux tranches d'eurobonds : l'une de 600 millions de dollars arrivant à échéance ce vendredi et l'autre de 400 millions de dollars arrivant à échéance en mai prochain.
Les obligations émises hier se décomposent en deux tranches : la première porte sur un montant de 700 millions de dollars arrivant à échéance en 2024, assortie d'un taux d'intérêt de 6,65 % ; la seconde est d'un montant de 300 millions arrivant à échéance en 2031, assortie d'un taux d'intérêt de 7 %.
Cette structuration correspond à la stratégie de gestion de la dette à moyen terme du ministère des Finances, qui consiste notamment à allonger la durée moyenne des emprunts en devises. Lors de sa précédente émission d'obligations en devises – totalisant 1,6 milliard de dollars en novembre 2015 –, la maturité de l'une des tranches – celle de 600 millions de dollars avec un taux d'intérêt de 7,05 % – avait ainsi été portée à 20 ans pour la première fois au Liban.
« Les taux de rendement de ces nouvelles obligations sont proches des taux de rendement en vigueur dans les marchés secondaires », note le communiqué du ministère des Finances. « Ce sont des taux avantageux pour l'État dans la mesure où un pays qui connaîtrait une situation similaire en termes de notation souveraine, de dégradation de ses finances publiques et de paralysie politique devrait certainement concéder des rendements supérieurs sur les marchés internationaux. C'est donc un bon signe, mais il aurait été préférable que l'État rembourse les titres arrivant à échéance sans avoir à s'endetter à nouveau », commente pour L'Orient-Le Jour le directeur du département de recherche du groupe Byblos Bank, Nassib Ghobril.
Autre signal encourageant, « le volume de la demande de souscription a atteint environ 128 % du montant demandé », selon le communiqué du ministère. Contacté par L'Orient-Le Jour, ce dernier n'a toutefois pas été en mesure de fournir davantage de précisions sur cette émission, ses effets sur les ratios d'endettement de l'État et la nature de ses souscripteurs. D'ordinaire, ce type d'opération est essentiellement souscrit par les banques libanaises, qui constituent le principal créancier de l'État avec la Banque du Liban.
« Le montant des nouvelles obligations correspondant au total de celles qui arrivent à échéance, cette opération n'aggrave pas le poids de la dette ni ne change la part de la dette détenue en devises », indique M. Ghobril.
Fin février, la dette publique brute s'élevait à 71,26 milliards de dollars, en hausse de 2,8 % en glissement annuel. La dette en devises était de 27,2 milliards de dollars (-1,3 %) et représentait 38,2 % de la dette publique brute, contre 39,8 % à la même période un an plus tôt. La part de la dette émise en devises est plafonnée à 50 % par la loi.
NB: Cet article a été modifié le 21/04 pour corriger une coquille sur le taux d'intérêt de la tranche arrivant à échéance en 2024.
Pour mémoire
Rendement de la dette extérieure : le Liban en milieu de tableau
commentaires (3)
Bon ,ce n'est qu'un emprunt de plus...heureusement pour le moment les taux d'intérêt sur les termes sont très bas ....
M.V.
15 h 23, le 21 avril 2016