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Liban - Département de la Sécurité de l’État

Gare au « blocage politique », mettent en garde les ministres chrétiens

Le Premier ministre poursuit ses contacts en vue d'un dénouement heureux.

Afin d'éviter une implosion du cabinet, le Conseil des ministres a décidé de confier le dossier épineux de la Sécurité de l'État à son président, Tammam Salam, sachant que l'appareil de sécurité en question relève de lui. Plusieurs projets de solution sont ainsi évoqués dans les médias à l'heure où le Premier ministre a commencé à mener ses contacts en vue d'une issue heureuse à cette crise.
À ce sujet, des sources ministérielles ont fait état hier à l'agence al-Markaziya de deux possibilités : l'une consistant à approuver les dépenses permettant d'assurer la continuité du fonctionnement du service de la Sécurité de l'État, avant de passer à la discussion d'une solution à long terme au conflit opposant le directeur de cet appareil de sécurité, le général Georges Karaa (grec-catholique), à son adjoint, Mohammad Toufayli (chiite). La seconde proposition est, elle, axée sur la désignation d'un nouveau commandement au sein de cet appareil.
Selon une source du courant du Futur interrogée par al-Markaziya, la meilleure solution au problème résiderait en une loi votée au Parlement et qui stipulerait la mise en place d'un conseil de commandement composé de 6 personnes et chargé de la gestion du service. Or cette solution suscite, selon des sources bien informées, des craintes chrétiennes, d'autant plus que le sujet est évoqué en période de vacance présidentielle, ce qui pourrait cacher des tentatives de certaines formations politiques d'élargir leurs pouvoirs au sein d'appareils sécuritaires au sein desquels elles disposent d'une forte influence.

(Pour mémoire : Pharaon à « L'OLJ » : La question de l'abolition de la Sécurité de l'État ne se pose pas)

Une solution simple
Interrogé par L'Orient-Le Jour sur les prochaines démarches politiques des composantes chrétiennes au sein du cabinet pour mettre un terme à cette problématique, le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a estimé que « le gouvernement n'a pas fui ses responsabilités et n'a fait que confier le dossier au Premier ministre ».
« Lors de la dernière séance gouvernementale, nous avons dissocié les questions ayant besoin de l'approbation du conseil de commandement de la Sécurité de l'État et celles qui n'en n'ont pas besoin. La solution au problème est donc simple : il faut que le ministère des Finances libère les fonds dus à la Sécurité de l'État conformément aux lois », a indiqué M. Pharaon.
Selon lui, « ces fonds ne devraient pas être bloqués et ne relèvent pas du conseil de commandement. Ils sont liés aux procédures ordinaires, pour lesquelles l'avis du directeur adjoint n'est pas contraignant ». « En Conseil des ministres, nous nous sommes accordés sur le fait qu'il s'agit d'une procédure administrative que le Premier ministre peut trancher et nous attendons l'issue des contacts menés actuellement par M. Salam », a ajouté M. Pharaon.
Et le ministre de souligner : « Si ces contacts ne parviennent pas à résoudre le problème, nous allons l'évoquer à nouveau en Conseil des ministres, en considérant qu'un blocage politique aura mené à la paralysie de cette institution sécuritaire. »


(Pour mémoire : Département de la Sécurité de l'État : les ministres chrétiens déterminés à aller jusqu'au bout)

 

« Un délai raisonnable »
Commentant à son tour les efforts déployés par Tammam Salam, le ministre du Travail Sejaan Azzi (Kataëb) a indiqué à L'OLJ que « le Premier ministre poursuit ses contacts, mais les parties concernées par ce dossier n'interagissent pas avec lui de manière positive ».
Concernant les prochaines mesures de son parti à la lumière de la lutte pour le recouvrement des droits des chrétiens, M. Azzi a rappelé sa position de principe à ce sujet : « Il s'agit d'un appareil sécuritaire qui devrait être traité comme tous les autres et dont nous refusons la marginalisation. Le gouvernement devrait donc trouver la solution convenable, sachant que M. Salam n'est pas lié par un délai fixe, mais un délai raisonnable », a-t-il poursuivi, avant de noter que « les Kataëb et le CPL ne sont pas des alliés, mais se retrouvent autour de certains dossiers, dont celui de la Sécurité de l'État ».
Du côté du Courant patriotique libre (CPL), la loi est claire, et le gouvernement n'a qu'à l'appliquer. Selon le vice-président du CPL, l'ancien ministre des Télécoms Nicolas Sehnaoui, « tout ce que nous demandons, c'est d'appliquer les textes de loi comme cela se doit ». « Nous avons une approche légale et non confessionnelle de ce dossier, nous sommes tranquilles, car il est actuellement entre les mains du Premier ministre et nous attendons les résultats de ses contacts », a-t-il indiqué à L'OLJ, avant de signaler qu'« indépendamment de la Sécurité de l'État, le CPL poursuivra sa lutte pour le "partenariat" , et ce à partir d'une loi électorale qui garantit la bonne représentation du peuple ».

« De mauvais comportements, non des obstacles »
Face à la tournure sectaire prise par ce dossier, certains évoquent une sorte de « propagande communautaire » jugée « inacceptable ». Pour le ministre des Affaires sociales Rachid Derbas, « il n'est n'est pas normal que cette affaire prenne une telle coloration, alors que la solution n'est autre que l'application de la loi qui définit clairement les relations hiérarchiques entre les responsables sécuritaires ».
Prié de commenter le délai de 15 jours accordé à Tammam Salam pour résoudre cette affaire, M. Derbas a indiqué à L'OLJ que « le Premier ministre ne sera probablement pas confronté à des "obstacles" stricto sensu, mais au mauvais comportement » de certaines parties.

 

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commentaires (2)

Apparemment, c'est tout ce que nos mirobolants RESPONSABLES savent encore faire: bloquer renvoyer arrêter empêcher négliger défaire Pour quand la fin de cette honteuse mascarade générale ? Irène Saïd

Irene Said

17 h 52, le 21 avril 2016

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Commentaires (2)

  • Apparemment, c'est tout ce que nos mirobolants RESPONSABLES savent encore faire: bloquer renvoyer arrêter empêcher négliger défaire Pour quand la fin de cette honteuse mascarade générale ? Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 52, le 21 avril 2016

  • ILS RIGOLENT LES TYPES... ET QU,Y A-T-IL D,AUTRES QUE LES BLOCAGES DEPUIS 11 ANS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 23, le 21 avril 2016

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