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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l'espoir

« J’étais au travail quand j’ai reçu un appel des services de renseignements syriens »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Kozhaya Chehwan.

Je suis né en 1951, au nord du Liban. Je vivais dans la ville de Batroun où j'élevais avec ma femme nos quatre enfants. Nous y menions une vie calme et tranquille. Je partais tous les matins travailler à Selaat, l'usine de produits chimiques, et rentrais le soir à la maison pour aider avec les enfants, leur donner le bain, les faire manger et passer du temps avec eux. J'ai un garçon et trois filles. Ma fille Micheline, qui avait 2 ans à l'époque, ne s'endormait que dans mes bras.
Nous avions réussi à mettre un peu d'argent de côté pour acheter un lopin de terre. Nous avions commencé à construire les fondations de notre nouvelle maison. L'un de mes plus grands plaisirs était de visiter avec ma femme notre terrain.
J'aimais passer du temps avec ma famille et mes amis, mais j'aimais aussi ma solitude. Vivre au bord de la mer était pour moi une bénédiction. J'aimais entendre les vagues se briser sur la rive et regarder l'eau briller sous le soleil.
J'étais au travail quand j'ai reçu un appel des services de renseignements syriens. Ils m'ont emmené et je ne suis jamais revenu. Ma femme Naheel m'a cherché partout et a finalement pu me voir pour quelques minutes dans une prison syrienne.
Et après, plus rien, plus de nouvelles.
Mon nom est Kozhaya Chehwan.
Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

 

 

Les témoignages précédents
« Quelque part entre Beyrouth et Saïda, j'ai été enlevée »

« J'ai disparu lors de l'une de mes escapades chez mes grands-parents »

 

Pour mémoire
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Je suis né en 1951, au nord du Liban. Je vivais dans la ville de Batroun où j'élevais avec ma femme nos quatre enfants. Nous y menions une vie calme et tranquille. Je partais tous les matins travailler à Selaat, l'usine de produits chimiques, et rentrais le soir à la maison pour aider avec les enfants, leur donner le bain, les faire manger et passer du temps avec eux. J'ai un garçon et...
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