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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l'espoir

« Ma mère a perdu espoir que je puisse rentrer vivant »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Stavro Andrioti a disparu à l’âge de 16 ans.

Je m'appelle Stavro. J'avais 16 ans lorsque je suis sorti de la maison avec des amis. Je ne suis jamais rentré. J'étais encore écolier. Je devais passer le brevet. Je détestais l'histoire, mais ma mère m'aidait. Elle me lisait mes leçons sous forme de contes, pour rendre les événements historiques plus faciles à retenir. J'étais toutefois fort en maths. Je voulais me spécialiser en génie électrique.
Mon plus jeune frère était mort quelques années plus tôt, lorsqu'une bombe a frappé le balcon de notre maison.
Après sa mort, je suis devenu d'un grand soutien pour ma mère Maguy. Mais la guerre allait continuer à détruire notre famille.
Le 7 juillet 1978, j'ai quitté notre maison de Sed el-Bauchrieh avec mes amis. Nous voulions passer du temps avec l'un d'eux avant qu'il ne parte pour les États-Unis. Nous avons pris la voiture pour aller boire un verre d'adieu à Fanar. Nous ne sommes jamais arrivés à destination.
Selon des témoins, une voiture jaune s'est arrêtée. Deux hommes armés en sont sortis et ont forcé quatre jeunes hommes à les accompagner. Ma famille a su qu'il s'agissait de moi et de mes trois amis lorsque l'un des témoins a signalé que l'un des jeunes arrêtés était grand et blond et qu'il portait un t-shirt bleu. C'était moi.
Pendant de longues années, ma mère s'est rendue dans les centres de détention à travers le pays, mais aussi en Syrie pour avoir de mes nouvelles. Elle n'a jamais eu de réponse. Aujourd'hui, elle a perdu espoir que je puisse rentrer vivant. Elle veut que mes restes, aussi minimes soient-ils, lui soient rendus, afin qu'elle puisse m'enterrer dignement, mais aussi pour qu'elle ait une place où elle puisse se recueillir et être avec moi.
Mon nom est Stavro Andrioti. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal.
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Je m'appelle Stavro. J'avais 16 ans lorsque je suis sorti de la maison avec des amis. Je ne suis jamais rentré. J'étais encore écolier. Je devais passer le brevet. Je détestais l'histoire, mais ma mère m'aidait. Elle me lisait mes leçons sous forme de contes, pour rendre les événements historiques plus faciles à retenir. J'étais toutefois fort en maths. Je voulais me spécialiser en...

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