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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l'espoir

« Les heures ont passé et nous ne sommes pas rentrés »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal » *. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Khaled Chéhadé a disparu à l’âge de 14 ans.

Je m'appelle Khaled. En 1984, j'avais 14 ans. Je poursuivais mes études dans une école secondaire à Saïda. J'étais un enfant heureux. Je passais mon temps à faire des blagues à mes frères et sœurs. Ma mère raconte que lorsque mon père me donnait de l'argent pour aller me faire couper les cheveux, je rentrais à la maison le soir, les cheveux tels quels, parce que j'avais dépensé l'argent pour m'acheter une glace.
Le 16 mars 1984, mon frère Fadi et moi avons quitté la maison pour la journée. Nous avons tardé à rentrer. Au début, cela n'a pas trop inquiété mes parents. Ils se sont dit que nous nous amusions et que nous n'avions pas vu le temps passer. Mais plus les heures passaient, plus leur inquiétude grandissait en raison notamment de la guerre et des multiples histoires sur des personnes enlevées.


Quelques jours plus tard, ils ont demandé à une de leurs connaissances de les aider à nous retrouver. La personne en question a réclamé à cet effet 12 000 dollars, promettant à mon père de nous ramener à la maison avant la nuit. Plein d'espoir, mon père lui a donné l'argent. Ma mère était folle de joie. Pour l'occasion, elle a préparé le dîner, concocté nos plats préférés et invité la famille et les voisins à venir nous accueillir à la maison.
Les heures ont passé et nous ne sommes pas rentrés. À minuit, tout le monde est reparti. Seuls mes parents sont restés... le cœur brisé.
Mon nom est Khaled Chéhadé. Mon frère est Fadi Chéhadé. Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.

 

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Je m'appelle Khaled. En 1984, j'avais 14 ans. Je poursuivais mes études dans une école secondaire à Saïda. J'étais un enfant heureux. Je passais mon temps à faire des blagues à mes frères et sœurs. Ma mère raconte que lorsque mon père me donnait de l'argent pour aller me faire couper les cheveux, je rentrais à la maison le soir, les cheveux tels quels, parce que j'avais dépensé...

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