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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l'espoir

« J’étais sur le point de me fiancer avant cette journée tragique de 1984 »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal » *. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Imad Abdallah a été kidnappé en 1984.

Mon nom est Imad. Je suis le plus jeune d'une famille de cinq enfants. J'étais très proche de ma sœur aînée Samia. J'avais 9 ans lorsqu'elle s'est mariée et a quitté la maison parentale. J'avais l'habitude d'aller la voir chaque jour après l'école. Le week-end, nous emmenions son fils à la plage. Mes deux frères se moquaient de moi parce que j'étais un garçon très calme et romantique. Je tenais un journal sur lequel j'écrivais des lettres d'amour et des poèmes. J'étais sur le point de me fiancer, avant cette journée tragique de 1984. Elle s'appelait Samira et mes projets d'entamer une nouvelle vie avec la fille que j'aimais se sont écroulés.
Ce jour-là, j'étais en compagnie de mes deux amis, Mohammad et Dorgham. Nous avions assisté à un mariage à Tripoli et nous rentrions à Beyrouth, lorsque nous avons été arrêtés à un barrage. Dorgham a été tué sur-le-champ. Mohammad et moi avons été kidnappés. Ma famille s'est rendue en Syrie avec l'espoir de me trouver dans l'une des prisons. Mais toutes les personnes rencontrées ont nié ma présence. Les années ont passé et la guerre a pris fin. Je ne suis pas rentré. Nous étions des centaines de personnes à nous retrouver dans cette situation.
À la fin des années 1990, plusieurs détenus ont été relâchés des prisons syriennes. Certains d'entre eux ont dit à ma sœur qu'ils m'avaient vu en détention. Vous pouvez imaginer son soulagement et sa joie. Quand la guerre en Syrie a éclaté, elle espérait ma libération. Ses espoirs ont toutefois été balayés, à l'instar de ceux de centaines d'autres familles de disparus.
Elle ne sait pas où je suis et si je suis toujours vivant. Après tant d'années, elle croit toujours que je pourrais revenir. Vous pensez sûrement que c'est de la folie... mais il y a quelques années, une personne a été relâchée au terme de plus de trente ans de détention.
Comment ne plus espérer, alors qu'il existe une infime possibilité ?
Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal.
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Mon nom est Imad. Je suis le plus jeune d'une famille de cinq enfants. J'étais très proche de ma sœur aînée Samia. J'avais 9 ans lorsqu'elle s'est mariée et a quitté la maison parentale. J'avais l'habitude d'aller la voir chaque jour après l'école. Le week-end, nous emmenions son fils à la plage. Mes deux frères se moquaient de moi parce que j'étais un garçon très calme et...

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