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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l'espoir

« Ma mère m’a attendu jusqu’à son dernier souffle »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal » *. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Georges Abi Nakad a disparu en 1983.

Mon nom est Georges. Comme tous les jeunes de mon âge, j'avais une grande passion pour le football. Ce qui ne m'a pas épargné les moqueries de ma sœur, qui avait l'habitude de dire à ma famille et mes amis : « Si vous cherchez Georges et que vous ne le trouvez pas, allez au terrain de foot, vous l'y trouverez. » Comme j'aurais aimé que ce soit toujours vrai... aujourd'hui.
Je venais de terminer mes études secondaires et je me préparais à me présenter à l'école militaire. Entre-temps, je passais la majorité de mon temps à m'occuper de ma mère, qui était malade, mais aussi à aider mon père.
Le 19 juillet 1983, alors que je conduisais le camion de mon père de Zahlé vers Beyrouth, quelque part sur la route j'ai disparu. C'était le seul jour où mon père ne m'a pas accompagné au travail. Il était malade et était resté à la maison.
Après ma disparition, il n'a pas arrêté de culpabiliser. Il se reprochait de ne pas avoir été à mes côtés en ce jour. Il a tout essayé pour me retrouver. Il a même vendu son tracteur et le terrain qu'il possédait, et a payé des personnes pour me retrouver.
Ma mère n'a jamais perdu espoir qu'un jour je revienne. Elle m'a attendu jusqu'à son dernier souffle. Elle ne cessait de répéter à ma sœur : « Si Georges revient après ma mort, viens frapper deux coups sur ma tombe pour que je puisse reposer en paix. »
Si je n'ai pas la chance de rentrer à la maison, je voudrais pouvoir reposer près d'elle.
Mon nom est Georges Abi Nakad. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse : www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

Mon nom est Georges. Comme tous les jeunes de mon âge, j'avais une grande passion pour le football. Ce qui ne m'a pas épargné les moqueries de ma sœur, qui avait l'habitude de dire à ma famille et mes amis : « Si vous cherchez Georges et que vous ne le trouvez pas, allez au terrain de foot, vous l'y trouverez. » Comme j'aurais aimé que ce soit toujours vrai... aujourd'hui.Je venais de...

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