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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« Quelque part entre Beyrouth et Saïda, j’ai été enlevée »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal »*. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Kariman Ahmad.

Mon nom est Kariman Ahmad. Je suis née le 23 janvier 1956. Je n'avais pas encore 20 ans quand la guerre a éclaté. Pourtant avec toute l'énergie de ma jeunesse, je me suis investie sur le terrain, non pas avec une arme à la main, mais en me rendant auprès de nombreuses victimes. Je suis devenue infirmière et j'ai passé de longues journées et de longues nuits à essayer de leur apporter secours et soutien. C'est aussi à cette période que je me suis mariée et que je suis devenue la fière maman de Racha et Ziad. Malgré la guerre, la vie a ainsi continué.
Je viens d'une famille nombreuse. Mes parents ont élevé huit enfants. Aujourd'hui, un seul de mes frères et sœurs est resté au Liban. Les autres sont tous partis. Et puis il y a moi. Personne ne sait ce qui m'est arrivé depuis ce jour de juin 1986.
J'étais en route pour la maison après avoir visité mes parents. J'avais hâte de retrouver mes enfants et de les tenir à nouveau dans mes bras. Mais quelque part entre Beyrouth et Saïda, j'ai été enlevée.
La guerre durait depuis onze ans. Bien que je sois très attachée à mon travail, je désirais partir et m'installer avec mes deux enfants quelque part où nous serions à l'abri et en sécurité. Un endroit où nous pourrions faire les choses que nous aimions : lire, nager, rire et aimer. Un endroit où je pourrais aussi poursuivre mes études.
J'avais 30 ans et tels étaient mes rêves le jour où j'ai disparu.
Ne laissez pas notre histoire s'interrompre ici.

*« Fus'hat amal » est une plate-forme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse : www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

 

 

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