Les ministres libanais étaient réunis jeudi matin au Grand sérail pour débattre de nombre de dossiers épineux, dont notamment ceux de la direction générale du département de la Sécurité de l'État, des équipements de l'AIB, des réseaux Internet illégaux et de la décision de la compagnie satellite égyptienne Nilesat d'arrêter son émission à partir de la station de Jouret el-Ballout (caza du Metn). Mais après plus d'une heure de débat houleux sur la question de la direction générale du département de la Sécurité de l'État, tous les dossiers ont été remis au prochain Conseil des ministres prévu mardi.
"Le débat a duré plus d'une heure et n'a pas abouti", a déclaré le ministre de l'Information Ramzi Jreige à l'issue du Conseil des ministres. "Le chef du gouvernement Tammam Salam a décidé que le débat se poursuivra lors de la prochaine séance, le 12 avril", a-t-il poursuivi.
Le fonctionnement du département de la Sécurité de l'État est perturbé depuis quelques mois en raison d'une décision du ministre des Finances de soumettre toute décision émanant du directeur général de ce service, le général Georges Karaa, grec-catholique, au contreseing du directeur adjoint de ce service, Mohammad Toufayli, de confession chiite.
A l'issue de la séance, le ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan a indiqué que "le débat s'est arrêté autour du département de la Sécurité de l'État sans qu'aucune décision ne soit prise et chacun est resté sur sa position". "L'État est embourbé dans le dossier de la sécurité de l'État", a résumé le ministre de la Santé Waël Bou Faour.
"Nous allions résoudre le problème du département de la Sécurité de l'État et l'État s'est enlisé", a abondé dans le même sens le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil.
"Il semble que la confession du département de la Sécurité de l'État est plus importante que le travail du gouvernement, que la sécurité de l'aéroport, que les Forces de sécurité intérieure et que la Sûreté générale", a accusé le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk. "Ils ne veulent pas résoudre le problème du département de la Sécurité de l'État, mais ils veulent en finir avec ce service", a de son côté lancé M. Bassil. Même son de cloche de la part du ministre de l'Éducation Elias Bou Saab : "Le département de la Sécurité de l'État est de la même importance que les autres appareils sécuritaires. Qui a pris la décision de le boycotter?".
"Le département de la Sécurité de l'État est une question politico-militaire qui a pris une tournure confessionnelle", a de son côté souligné le ministre de la Culture Rony Arayji.
Plus tard, le ministre de l'Intérieur a demandé que certains propos qu'il a lui-même qualifiés de "confessionnels" soient retirés du compte-rendu de la séance du Conseil des ministres. "J'ai demandé à ce que les propos confessionnels soient retirés du compte-rendu", a déclaré M. Machnouk, indiquant avoir demandé au ministre des Affaires étrangères de "cesser de diffamer les Forces de sécurité intérieure".
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commentaires (8)
Tant mieux ! Khâââï ! Qu'on en finisse, enfin, avec cette marelle ministérielle.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 24, le 09 avril 2016