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Auto - Automobiles classiques

Amelia Island : le dynamisme du marché de collection se confirme

En Floride, trois ventes aux enchères calment peu ou prou les appréhensions des experts.

Bugatti 57 SC Sports Tourer Vanden Plas 1937. Vendue 9 735 000 dollars par Bonhams ; prix record pour une Bugatti vendue aux enchères. Photo Bonhams

Depuis le début de l'année et suite à l'observation d'un nombre élevé d'autos invendues et de ventes conclues à des prix inférieurs à leur évaluation dans les enchères d'Arizona et de Paris, plusieurs spécialistes craignaient une chute généralisée du marché de l'automobile de collection.
Tout en choisissant des termes différents tels que « repli », « ralentissement », « consolidation » ou « correction », ces spécialistes attendaient donc avec une certaine appréhension le grand show d'Amelia Island, en Floride, où se tient le concours d'élégance annuel auquel se greffent trois ventes aux enchères d'automobiles classiques et d'exception. Les résultats de ces ventes, menées cette année les 10, 11 et 12 mars par les enseignes Bonhams, Gooding & Co et RM Sotheby's, trois chefs de file mondiaux des enchères automobiles, devaient donc calmer les angoisses de ces experts – ou les alimenter encore plus – et les aider à mieux saisir les tendances du marché, identifier les marques et modèles en progression ou en régression, et comprendre l'état d'esprit des acheteurs, qu'ils soient collectionneurs, investisseurs ou tout simplement amateurs. Une fois de plus, les trois grandes maisons d'enchères se sont donc retrouvées à Amelia Island, chacune avec ce qu'elle avait sélectionné de mieux pour plaire à l'exigeant public floridien et toutes les trois conscientes des inquiétudes actuelles des experts quant à l'état de santé du marché.

Bonhams
Le 10 mars, la maison Bonhams ouvrait le bal avec 101 automobiles au catalogue, dont une magnifique Bugatti 57-SC Sports Tourer de 1937 ; le seul exemplaire carrossé par Vanden Plas et considéré par les experts comme le modèle le plus recherché parmi les autos d'avant-guerre. Rare, luxueuse et extrêmement rapide, la 57-SC représentait le summum de l'automobile de son époque. Estimée entre 11 et 13 millions de dollars, elle a trouvé preneur légèrement au-dessous de son évaluation à 9 735 000 dollars (frais de vente inclus), devenant ainsi la Bugatti ayant atteint le plus haut prix dans une vente aux enchères.
La recette totale de la vente de Bonhams s'est montée à 27,5 millions de dollars. Un résultat honorable pour cette maison d'encans, qui n'en était qu'à sa deuxième prestation à Amelia Island, mais qui a tout de même doublé le résultat des ventes atteintes ici l'an dernier. Seuls bémols, les cinq Jaguar E-Type du catalogue ont dû prendre le chemin du retour (invendues) et, à quelques exceptions près, peu de véhicules ont atteint la moyenne de l'estimation affichée.

Gooding & Co.
Le lendemain, le 11 mars, c'était au tour de Gooding & Co. de lancer son spectacle avec pour vedettes les marques Porsche (29 véhicules), Ferrari (12 véhicules), Mercedes-Benz (7 véhicules) et Volkswagen (3 modestes Coccinelle). Dans ce petit lot de « voitures du peuple », un modèle de 1960 ayant fait partie de la collection de l'acteur Jerry Seinfeld se démarquait par son état irréprochable et ses 15 500 miles au compteur. Estimée entre 35 000 et 55 000 dollars, la belle Coccinelle s'est envolée à 121 000 dollars, établissant ainsi un record pour ce modèle.
Plusieurs des Porsche offertes par Gooding & Co. faisaient également partie de la collection de Jerry Seinfeld, avec au sommet des prix une Porsche 550 Spyder de 1955, qui s'est vendue plus de cinq millions de dollars. Mais la star incontestable de cette vente fut une rare Ferrari 250GT SWB 1961 carrossée par Scaglietti et jouissant d'un pedigree exceptionnel. Vendue 17 millions de dollars, elle devenait ainsi la voiture la plus chère vendue à Amelia Island ce week-end-là.
La recette totale de la vente de Gooding & Co. a atteint plus de 60 millions de dollars pour 81 véhicules vendus, dont une quinzaine dépassant allégrement le million de dollars, confirmant ainsi que le marché était loin de tout essoufflement ou repli.

RM Sotheby's
La maison RM Sotheby's connaît bien Amelia Island, où elle célébrait sa 18e participation au titre de maison d'enchères officielle du concours d'élégance qui s'y tient annuellement. En ce 12 mars, au bout de quatre heures d'enchères folles, les dirigeants de RM Sotheby's, la plus importante entreprise d'enchères au niveau mondial, ne cachaient pas leur joie. Une bonne dizaine d'autos avaient dépassé le million de dollars à la chute du marteau et 89 % des lots proposés au catalogue avaient été vendus pour une recette totale de 38,6 millions de dollars ; un chiffre record pour la firme à Amelia Island.
Gord Duff, l'un des spécialistes de RM Sotheby's, soulignait la participation des grands collectionneurs américains, mais également celle d'un nombre élevé de nouveaux amateurs éclairés. Il a attribué l'intérêt de ces derniers à la qualité des lots offerts, ainsi qu'à la diversité de l'offre et des prix.
Une fois de plus, trois Ferrari se retrouvaient au sommet du palmarès des ventes de RM Sotheby's : une 400 Superamerica LWB Coupé Aerodinamico de 1962 vendue 4,4 millions de dollars, une 288 GTO de 1984 (2,6 millions de dollars) et une 330GTS de 1968 (2,2 millions de dollars). En 4e position, une Pagani Huayra de 2014, méritant tous les superlatifs, dépassait les deux millions de dollars et confirmait une nouvelle tendance dans le marché de l'auto de collection, où l'arrivée de modèles récents produits en séries limitées offre à leurs acquéreurs un statut immédiat de collectionneurs. Tel est le cas de cette Pagani, mais aussi de nouvelles autos exceptionnelles comme, à titre d'exemple, la Ferrari 458 Speciale ou la Porsche GT3-RS.

Saisir la dynamique
Les résultats d'Amelia Island ont donc vite fait de rassurer les spécialistes inquiets et confirmé que l'intérêt pour l'automobile classique demeure toujours vif. Mais ils rappellent aussi que comme tout marché, même si celui-ci maintient sa progression, il est important d'en saisir la dynamique. Un grand nombre d'exemplaires des mêmes modèles offerts dans un grand nombre d'enchères risque de nuire à la notion d'exclusivité.
Et une soudaine embellie pour une marque ne peut commander une hausse à tous ses modèles. Toutefois, une chose est sûre : tant que les Bonhams, Gooding & Co. et RM Sotheby's de ce monde seront capables de présenter des véhicules exceptionnels à travers une large gamme de prix, les collectionneurs et les amateurs seront au rendez-vous.

Depuis le début de l'année et suite à l'observation d'un nombre élevé d'autos invendues et de ventes conclues à des prix inférieurs à leur évaluation dans les enchères d'Arizona et de Paris, plusieurs spécialistes craignaient une chute généralisée du marché de l'automobile de collection.Tout en choisissant des termes différents tels que « repli », « ralentissement »,...

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