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À La Une - migrants

La Grèce s'attèle au travail d'Hercule de la mise en œuvre de l'accord UE-Turquie

L'accord scellé à Bruxelles prévoit le renvoi en territoire turc des migrants arrivés sur les îles grecques après dimanche minuit.

Orchestrer le renvoi en Turquie des nouveaux arrivants sur ses îles, tout en respectant le droit d'asile : c'est le travail d'Hercule auquel la Grèce, soutenue par ses partenaires européens, s'est attelée samedi en application de l'accord conclu entre la Turquie et l'Union européenne. Photo AFP

Orchestrer le renvoi en Turquie des nouveaux arrivants sur ses îles, tout en respectant le droit d'asile : c'est le travail d'Hercule auquel la Grèce, soutenue par ses partenaires européens, s'est attelée samedi en application de l'accord conclu entre la Turquie et l'Union européenne.

Selon la Commission européenne, quelque 4.000 agents devront être mobilisés au total pour cette opération, dont un millier de "personnel de sécurité et militaire" et quelque 1.500 policiers grecs et européens, pour un budget estimé à 280 millions d'euros sur les six prochains mois.
Incapable de faire face et démunie par six ans d'austérité, la Grèce a obtenu de ses partenaires européens l'engagement d'un renfort immédiat de quelque 2.300 personnes, dont 400 experts de l'asile et 400 traducteurs, a indiqué le Premier ministre grec, Alexis Tsipras. Un important soutien financier est aussi prévu pour le pays surendetté.

L'accord scellé à Bruxelles prévoit le renvoi en Turquie des migrants arrivés sur les îles grecques après dimanche minuit, a précisé à l'AFP une source gouvernementale grecque.
En pratique, les premiers renvois "commenceront à partir du 4 avril", a affirmé la chancelière allemande Angela Merkel, inspiratrice de l'accord. Un délai minimal alors que plusieurs capitales européennes interrogées par l'AFP soulignaient samedi être en train de finaliser leurs contributions.
Huit navires de l'Agence européenne des frontières, d'une capacité de 300 à 400 places chacun, seront mis à contribution pour les renvois, a précisé l'exécutif européen. La Grèce devra aussi offrir quelque 20.000 places d'accueil sur ses îles, contre 6.000 actuellement, ce qui risque de soulever un tollé chez les professionnels du tourisme.

Entretemps, les arrivées continuaient: 1.500 ont été enregistrées entre vendredi et samedi matin, plus du double de la veille. Sur l'île de Lesbos, première étape de l'exode en Europe, des humanitaires faisaient état samedi après-midi de 300 nouveaux débarquements.
Selon l'agence turque Anatolia, un bébé de 4 mois s'est noyé à l'aube lors du naufrage d'une embarcation de migrants. Aucun renfort particulier des forces de l'ordre n'a été constaté par l'AFP côté turc pour bloquer les départs.

 

(Lire aussi : « Si elle est vraiment appliquée, la prise en charge des migrants sera un progrès »)



"Vider les îles" de ceux passés à temps
"Nous avons eu de la chance d'être arrivés à temps", se félicitait Fatima, une Syrienne sur le port de Lesbos.
Avec sa fille de 13 ans, elle s'y embarquait, avec quelque 2.500 compagnons, à bord d'un ferry spécialement affrété pour Kavala (nord). Un autre ferry doit quitter dans la journée l'île de Chios, plus au sud, selon la télé publique Ert 1.

"Le but des autorités est de vider les îles", où plus de 8.000 arrivants étaient bloqués depuis la fermeture de la route des Balkans, pour éviter que ne s'y tamponnent les "chanceux" et ceux qui devront repasser par la case Turquie, a affirmé à l'AFP Michele Telaro, de Médecins sans frontières.

 

(Repère : Turquie-UE : des relations entachées d'ambiguïté)


Face à la levée de boucliers des défenseurs des réfugiés, l'UE a promis de respecter le droit international: chaque demandeur d'asile concerné par l'accord est censé avoir droit à un examen individualisé et à faire appel de son renvoi.
La procédure pourra toutefois être accélérée par une série de dispositions légales, dont la reconnaissance par la Grèce du statut de "pays tiers sûr" à la Turquie, a précisé la Commission.
"C'est un travail herculéen qui nous attend", a relevé le président de la Commission, Jean-Claude Juncker.

Pour chaque Syrien renvoyé, les Européens se sont aussi engagés à "réinstaller" dans l'UE un autre Syrien depuis la Turquie, à hauteur de 72.000 places.
Des assurances qui n'ont pas désarmé les opposants à l'accord: quelque 2.000 d'entre eux, selon la police, ont manifesté contre l'accord à Thessalonique et à Athènes, aux cris de "Open the borders". D'autres défilés étaient prévus en Europe.

Le Haut Commissariat de l'Onu pour les réfugiés a, lui, jugé "cruciale" la manière dont l'accord sera mis en œuvre, rappelant que "les réfugiés ont besoin de protection, pas de rejet".
Athènes, comme l'UE, espère avant tout que le signal envoyé par l'accord décourage les candidats au passage par l'Égée et que la Turquie fasse effectivement barrage.
La Grèce doit aussi assurer la prise en charge des exilés bloqués sur son territoire par la clôture de la route des Balkans, voués soit à l'expulsion en tant que migrants économiques, soit à la répartition dans le reste de l'UE via le plan de relocalisation.
Les autorités en recensaient samedi 47.500, dont 10.500 massés à Idomeni, à la frontière avec la Macédoine.

 

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commentaires (3)

C'est le prix qu'elle paye pour sa Totale Dépendance depuis au FMI et à la Banque Mondiale !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 44, le 20 mars 2016

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Commentaires (3)

  • C'est le prix qu'elle paye pour sa Totale Dépendance depuis au FMI et à la Banque Mondiale !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 44, le 20 mars 2016

  • C'EST MËME PLUS DU BAISE MAIN , MAIS CARREMENT DU BAISE PIED AU SULTAN ERDO . lA POLITIQUE DE LA DISTINCTION DES MEDAILLES DE LA LEGION D'HONNEUR .

    FRIK-A-FRAK

    21 h 54, le 19 mars 2016

  • PERTE DE TEMPS AVEC LES TURCS... VOUS NOUS ENVOYEZ UN... NOUS VOUS ENVOYONS UN... ET VOUS NOUS PAYEZ 6 MILLIARDS DE DOLLARS... ET LES MIGRANTS VONT CONTINUER ET LES TURCS VONT PRETENDRE QUE LES DEPARTS NE SONT PAS DE CHEZ EUX... ILS SE RIENT DE LA GUEULE DES ABRUTIS EUROPEENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 51, le 19 mars 2016

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