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Moyen Orient et Monde - Conflit

Poutine ordonne le retrait de l’essentiel de son contingent militaire en Syrie

Le sort de Bachar el-Assad plane sur les négociations de Genève.

Le président russe Vladimir Poutine en compagnie de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, au Kremlin, hier. Reuters/Mikhail Klimentyev/Sputnik/Kremlin

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné hier le retrait de la majeure partie du contingent militaire déployé en Syrie depuis le 30 septembre et dont les milliers de raids aériens ont permis à l'armée syrienne de reprendre l'avantage sur le terrain.
« La tâche qui avait été demandée à notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement accomplie, et j'ordonne donc au ministère de la Défense d'entamer à partir de demain (mardi) le retrait de la majeure partie de nos contingents militaires de la République arabe syrienne », a dit à la télévision M. Poutine au ministre de la Défense Sergueï Choïgou.
« Néanmoins, pour permettre la surveillance de la trêve des combats, la partie russe conserve sur le territoire syrien un site de maintenance de vols », selon le communiqué du Kremlin.

Accord avec Assad
Cette annonce surprise est intervenue après un entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et le chef de l'État syrien. Le Kremlin souligne que la décision du président russe fait l'objet d'un accord avec son homologue syrien : « Les dirigeants ont souligné que l'intervention des forces aériennes russes avait permis de radicalement changer la situation dans la lutte contre le terrorisme, de désorganiser les infrastructures des combattants (ennemis) et de leur porter un coup important. »
Pour sa part, « Bachar el-Assad a relevé le professionnalisme, le courage et l'héroïsme des soldats et officiers des forces armées russes ayant pris part au combat et a exprimé sa profonde reconnaissance à la Russie pour son aide immense dans la lutte contre le terrorisme », toujours selon le Kremlin.
L'armée russe a fait étalage de toute sa puissance tirant depuis des navires de guerre déployés dans la mer Caspienne ou de sous-marins dans la mer Méditerranée. La force de frappe russe a permis à l'armée syrienne d'engranger des victoires alors qu'elle se trouvait en mauvaise posture l'été dernier. Les Occidentaux ont toutefois accusé la Russie de privilégier, notamment durant les premiers mois, des frappes sur les rebelles plutôt que sur l'organisation jihadiste État islamique.

« Moment de vérité »
Ces développements interviennent alors que les négociations intersyriennes visant à mettre un terme au conflit en Syrie ont commencé hier à Genève, sous l'égide de l'Onu, mais le sort réservé au président Assad risque de faire capoter le processus de paix.
L'orchestrateur de ces discussions, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, a affirmé que « la mère de toutes les questions » était de trouver un accord sur une transition politique. « Nous sommes à un moment de vérité », a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse en préambule de sa rencontre avec le négociateur en chef du régime de Damas, Bachar el-Jaafari.
À l'issue de ce premier entretien qui a duré plus d'une heure au Palais des Nations, M. de Mistura a expliqué qu'il avait « permis de clarifier un certain nombre de questions, notamment de procédure ». « La prochaine rencontre (avec le régime), mercredi matin, sera centrée sur l'ordre du jour, qui est comme vous le savez celui fixé par la résolution 2254 », a-t-il ajouté. Ce document, adopté en décembre par le Conseil de sécurité de l'Onu, prévoit la formation d'un organe de transition en Syrie dans les 6 mois et des élections dans les 12 mois suivants.
À son tour, M. Jaafari a dit devant la presse que cette rencontre avait été « positive et constructive ». « Nous voulons un dialogue entre Syriens, mais sans condition préalable », a ajouté M. Jaafari, ambassadeur de la Syrie à l'Onu, en référence aux exigences de l'opposition qui réclame le départ du président Assad, mort ou vivant, avant toute solution politique.

Organe de transition ou gouvernement d'union ?
L'opposition syrienne, représentée par le Haut Comité des négociations (HCN) qui regroupe une myriade de groupes différents, veut la mise en place dans les 6 mois qui viennent d'un « organe de transition » doté de tous les pouvoirs. Pour Damas, il est hors de question de parler du sort du président Assad.
Washington et Paris ont mis en garde dimanche le régime syrien contre toute tentative de « faire dérailler le processus » de Genève en voulant exclure des discussions le sort du chef de l'État.
L'opposition, qui aura aujourd'hui des discussions avec M. de Mistura, a affirmé qu'elle n'avait pas l'intention de se retirer des négociations, comme elle l'avait fait lors du premier round en février pour protester contre les frappes russes. Le contexte des nouvelles discussions de Genève est toutefois radicalement différent en raison d'une cessation des hostilités sur le terrain entre les rebelles et le régime, instaurée depuis le 27 février.
Grands absents de ces pourparlers de paix, les Kurdes de Syrie, alliés de Moscou et de Washington, contrôlent pourtant plus de 10 % du territoire et les trois quarts de la frontière syro-turque. Mais la Turquie, en conflit avec ses propres Kurdes, s'oppose à leur présence à Genève. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a réaffirmé hier que ces discussions devaient « inclure tout l'éventail des forces d'opposition ».

(Source : AFP)

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné hier le retrait de la majeure partie du contingent militaire déployé en Syrie depuis le 30 septembre et dont les milliers de raids aériens ont permis à l'armée syrienne de reprendre l'avantage sur le terrain.« La tâche qui avait été demandée à notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement accomplie, et...

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