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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Kerry et Ayrault renvoient Moallem à sa copie

Washington et Paris ont fustigé la ligne rouge que constitue, selon Damas, Bachar
el-Assad, et réclamé de « vraies » négociations.

De gauche à droite : le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, le secrétaire d’État américian, John Kerry, et le secrétaire au Foreign Office, Phillip Hammond, à Paris. Photo AFP

Washington et Paris ont réclamé hier de « vraies » négociations sur une transition politique en Syrie à la veille de nouvelles discussions à Genève de l'Onu avec le régime et l'opposition.
Européens et Américains, qui étaient réunis hier à Paris, ont également insisté sur le respect du cessez-le-feu et l'acheminement de l'aide humanitaire pour garantir des négociations « crédibles », alors que la guerre, qui a fait plus de 270 000 morts et des millions de réfugiés, va entrer dans sa sixième année.
« Toutes les parties doivent respecter la cessation des hostilités, coopérer dans la livraison d'aide humanitaire et respecter le processus de négociations visant à parvenir à une transition politique. Si le régime et ses alliés pensent qu'ils peuvent tester les limites (...), ils se trompent », a déclaré le secrétaire d'État américain John Kerry à l'issue d'une rencontre avec ses homologues français, allemand, britannique, italien et de l'Union européenne.
Il a également fustigé les propos tenus la veille par son homologue syrien Walid Moallem, qui a catégoriquement exclu de discuter à Genève du sort du président Bachar el-Assad, une question qualifiée de « ligne rouge ». M. Moallem « essaye clairement de faire dérailler le processus », a dénoncé M. Kerry, rejoint par son homologue français Jean-Marc Ayrault, qui a évoqué des « provocations ». « Il y a urgence de mettre en œuvre une vraie transition politique. C'est cela qui sera au cœur des négociations à Genève », a souligné M. Ayrault, répétant qu'un « retour au statu quo ante » devait être exclu. « Il faut que les choses changent », a-t-il dit.

Appel à Moscou et Téhéran
Les négociations de Genève doivent aborder pour la première fois de manière concrète l'avenir du pays, après un premier round qui avait échoué en janvier à Genève, en raison de l'intensification des raids russes et de l'aggravation de la situation humanitaire. Ces nouvelles négociations, même si elles s'annoncent « difficiles », s'ouvrent dans une atmosphère radicalement différente. Une trêve, initiée par les États-Unis et la Russie, et entrée en vigueur le 27 février entre régime et rebelles en Syrie, tient bon malgré des violations, et l'Onu avec ses partenaires ont pu apporter de l'aide à près de 250 000 personnes vivant dans des zones assiégées, une assistance réclamée par l'opposition. « Toute violation, même sporadique, de la cessation des hostilités met en danger le processus », a souligné John Kerry, appelant une nouvelle fois les alliés russe et iranien de Damas à user de leur influence pour faire respecter la trêve.
Le négociateur en chef du régime de Damas, Bachar el-Jaafari, a débarqué hier matin à Genève pour cette nouvelle session de près de deux semaines au Palais des nations de l'Onu. Le chef de la délégation de l'opposition, le chef rebelle salafiste Mohammad Allouche, était lui présent depuis la veille en compagnie d'autres membres du Haut Comité des négociations (HCN), qui rassemble les groupes-clés de l'opposition. L'émissaire spécial de l'Onu Staffan de Mistura a détaillé l'ordre du jour des discussions : un nouveau gouvernement incluant toutes les tendances, une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections législatives et présidentielle sous l'égide de l'Onu d'ici à 18 mois.
Mais pour Joshua Landis, directeur des études sur le Moyen-Orient de l'Université d'Oklahoma, cet agenda « n'est pas réaliste, car (le président Bachar) el-Assad est plus fort que jamais et ne va pas quitter son poste ». Le fossé entre régime et opposition est abyssal avec en premier lieu le sort de M. Assad, dont les troupes ont enregistré de nombreux succès face aux rebelles, avec l'aide militaire de l'allié russe.

Le sort d'Assad, enjeu-clé
Le HCN insiste sur la « constitution d'un corps transitoire doté de tous les pouvoirs exécutifs » et dans lequel M. Assad « n'a pas sa place ». « Nous considérons que la période de transition doit débuter avec la chute ou la mort de Bachar el-Assad », a déclaré à deux agences de presse, dont l'AFP, le chef rebelle salafiste Mohammad Allouche. Mais, pour le régime, il est hors de question de discuter de la présidentielle ou du sort d'Assad, réélu en 2014 en pleine guerre pour un nouveau septennat. Le régime a aussi une tout autre interprétation que l'opposition sur l'autorité transitoire. Pour lui, il s'agit d'un simple remaniement ministériel avec un « gouvernement d'unité », c'est-à-dire élargi à des opposants, mais toujours placé sous l'autorité de M. Assad, comme le prévoit la Constitution actuelle.
Ce nouveau gouvernement, selon M. Moallem, désignera un comité pour « rédiger une nouvelle Constitution ou amender l'actuelle ». Le texte sera ensuite soumis à référendum.
(Source : AFP)

Washington et Paris ont réclamé hier de « vraies » négociations sur une transition politique en Syrie à la veille de nouvelles discussions à Genève de l'Onu avec le régime et l'opposition.Européens et Américains, qui étaient réunis hier à Paris, ont également insisté sur le respect du cessez-le-feu et l'acheminement de l'aide humanitaire pour garantir des...

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LE PREMIER A INSCRIT LES PAROLES IRRESPONSABLES SUR SA LISTE... ET LE SECOND LÀ Où IL FAUT...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 30, le 14 mars 2016

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Commentaires (3)

  • LE PREMIER A INSCRIT LES PAROLES IRRESPONSABLES SUR SA LISTE... ET LE SECOND LÀ Où IL FAUT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 30, le 14 mars 2016

  • La fin de lhistoire,Dans un de ses derniers articles pour la même ressource, l’analyste politique américain Phil Butler a posé la question de savoir si l’industrie pétrolière de la saoudie pouvait s’écrouler. Selon l’analyste politique américain, il y a des signes clairs que Riyad va manquer de brut. Le champ pétrolier de Ghawar, le plus gros gisement de pétrole, apparemment s’épuise après 65 ans de production continue. Dans ce cas, qu’est-ce que l’avenir nous réserve pour le royaume du Golfe? La soaudie va revenir à un statut de pays du tiers-monde, presque médiéval », estime l’analyste américain. Au lieu de donner le coup d’envoi de cette course pétrolière dangereuse, Riyad aurait dû commencer à diversifier sa mono-économie pétrolière. Pour compliquer encore les choses, l’Iran fait son retour sur la scène mondiale ce qui rendra plus difficile pour les Saoudiens la manipulation des prix du pétrole. Dès que les sanctions contre l’Iran seront levées, Téhéran va se battre pour sa part de marché en augmentant ses taux de production de pétrole et ses exportations… Avec des marchés internationaux déjà saturés, les experts craignent que nous puissions témoigner d’un nouveau cycle de chute des prix. Apparemment, la saoudie ne peut pas se permettre de poursuivre sa politique abusive des prix, car c’est la survie de l’Etat tout entier qui est maintenant en jeu. Peut-être est-ce la raison pour laquelle elle prend des mesures en vue de coopérer avec la Russie.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 35, le 14 mars 2016

  • En 2014, bensaoudie a décidé de baisser les prix du pétrole afin d’expulser Russie et yanky des marchés européens et asiatiques et en même temps du pétrole de schiste. Cependant, sans surprise, un tel jeu irresponsable a eu un effet boomerang en frappant saoudie et son peuple. Ils ont décidé qu’ils étaient totalement en mesure de punir Moscou pour son soutien persistant au peuple syrien et son effort pour développer les relations avec l’Iran et l’Irak, des Etats qui pourraient former un arc chiite capable de défier les wahhabites , et même renverser la tyrannie saoudie . Bien que la Russie ait été frappée par la chute des prix du pétrole, elle a gardé la tête haute et a prouvé qu’elle était plus résistante que la saoudie, qui ne produit rien d’autre que des hydrocarbures, et qui est entièrement dépendante de la main-d’œuvre pas chère de l’Asie. Le fait est qu’en 2016 Riyad s’est retrouvée à court d’argent, étant incapable de payer les travailleurs étrangers. D’autres royaumes du Golfe dépendant du pétrole sont maintenant dans le même bateau qu'eux. la proportion de population locale face aux étrangers dans les monarchies du Golfe peut entraîner des troubles sociaux. Au Qatar, il y a sept migrants travailleurs par citoyen, alors que dans les e.a.u ce niveau oscille à environ six pour un. Et on remarque que l’armée et la police peuvent se retrouver impuissantes face à des centaines de milliers de gens mécontents.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 29, le 14 mars 2016

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