TYPOGRAPHIE Le smiley garde le sourire et célèbre ses 25 ans

Vous l’ignoriez peut-être, mais Scott Fahlman, professeur de la Carnagie Mellon University, a fait beaucoup pour les passionnés. Depuis 25 ans, grâce à lui, ils enrichissent leurs commentaires, leurs messages MSN ou plus récemment leur blog de signes de ponctuation. « J’ai proposé les signes suivants :-) pour signaler une plaisanterie », explique Scott. « Regardez-le dans sa longueur », clame-t-il aux membres du forum avec lesquels il discutait. Tout était dit, le ver était dans la pomme. « Et voilà qu’un quart de siècle plus tard, Yahoo sponsorise le Smiley Award, une compétition pour étudiant qui met en jeu l’innovation pour la communication entre personnes grâce à la technologie. » Pour épargner ainsi la peine de formuler au plus juste des phrases, dont on percevrait à la lecture l’ironie ou la plaisante boutade, voici donc que toute la ponctuation y passe, bien vite remplacée par des dessins de tête ronde, de préférence jaune, grimant un sourire… Tout cela aurait même été inspiré par des créations graphiques d’un certain Harvey Ball, qui aurait inventé l’ancêtre du smiley en 1963. C’est donc le 19 septembre 1982 que les limites de la communication entre personnes furent atteintes et que le besoin se fit ressentir de transmettre une émotion avec des symboles. Bon nombre parmi les érudits clament que cette apparition témoigne plutôt d’une pauvreté d’expression écrite, mais le smiley ne débarrassera pas le plancher de sitôt. Scott Fahlman n’estime pas que ce soit le début de la fin ni même une marque de sécheresse rédactionnelle, mais bien plutôt une preuve que l’humain devant toute technologie cherche à tirer parti d’une expression la plus simple et la plus efficace possible. Et là, on crierait volontiers : -D (fou rire…), parce que c’est justement l’un des principes de la linguistique, la loi du moindre effort, qui guide et fait évoluer toute langue, mais oralement. « Certains haïssent le smiley, ainsi que toutes les autres émoticônes. Je m’excuse auprès d’eux sincèrement, mais il me semble que bien des gens les trouvent très pratiques et amusants. Peut-être est-ce là d’ailleurs l’une de leurs fonctions. Lorsque l’on est réellement en colère, ça offre un symbole de notre ressenti et ainsi on n’ira pas tabasser quelqu’un. » (Source : PCINpact)