Pharaon : Le ministère du Tourisme est la première victime de la catastrophe des déchets

« L'initiative lancée par le mouvement civil "Vous puez !" est un droit légitime et un devoir qui incombe à chaque responsable politique et citoyen afin de faire pression pour trouver une solution immédiate et à long terme à la crise des déchets. »
C'est ce qu'a déclaré hier le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, en évoquant la crise des déchets et ses répercussions multiples sur le pays, et en premier lieu sur le secteur du tourisme, a-t-il souligné.
« La diffusion de la vidéo montrant le spectacle horrifiant des déchets et des dépotoirs sauvages a braqué la lumière sur cette catastrophe écologique aux conséquences extrêmement néfastes sur la santé et qui défigure l'image du Liban », a-t-il dit. Le ministre a toutefois insisté sur le fait que la crise des déchets « a coûté très cher au secteur du tourisme à ce jour, sans oublier le cauchemar vécu par les Libanais ».
Et de poursuivre : « Cette vidéo ainsi que le reportage de CNN sont suffisants pour véhiculer la réalité sans avoir besoin d'y apposer le logo du ministère du Tourisme, ce qui peut créer une confusion et engendrer un problème légal. »
Le ministre faisait allusion à une vidéo préparée par le mouvement civil « Vous puez! » et qui circule sur les réseaux sociaux depuis quelques jours.
Cette vidéo choc filmée par un drone envoyé au-dessus des décharges plus ou moins sauvages qui jonchent le Liban et intitulée Rise above Lebanon's political garbage (ou « Survoler les ordures politiques libanaises ») est une réponse à un autre film, réalisé par le ministère du Tourisme et qui ne montre que les paysages paradisiaques du pays du Cèdre. Le logo du ministère du Tourisme apparaît également au début de la vidéo diffusée par le mouvement civil.
« Le ministère est attaché à la liberté d'expression et comprend la position de la société civile en ce qui concerne le dossier des déchets, mais les actions doivent rester conformes à la loi », avait alors indiqué un communiqué du ministère. Celui-ci demandait ainsi que son nom, son slogan et son logo ne soient pas utilisés sans son accord, « faute de quoi des mesures légales seront prises ».
Hier, M. Pharaon a tenu à préciser à ce sujet que la « catastrophe des déchets n'est pas la responsabilité du ministère du Tourisme qui en est la première victime ».
Et le ministre de réitérer le fait que la solution la plus imminente est la réouverture de la décharge de Naamé « qui est adaptée et qui ne causera aucune répercussion au niveau de l'Environnement ou de la santé du citoyen ». Et de rappeler que cette décharge peut accueillir jusqu'à un million cinq cent mille tonnes d'ordures, soulignant que d'autres décharges devraient être entre-temps équipées à cette fin.