Présidentielle : vif échange entre Bassil et Frangié lors de la séance de dialogue

Un vif échange a mis aux prises mercredi le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, représentant Michel Aoun, et le chef des Marada, Sleimane Frangié, lors de la seizième séance de dialogue national, principalement consacrée à l'élection présidentielle. MM. Aoun et Frangié sont les deux principaux candidats à la présidence de la République libanaise.

Défaut de quorum
M. Bassil et le chef des Marada se sont affrontés lors de cette séance qui s'est tenue à Aïn el-Tiné, résidence du président de la Chambre, Nabih Berry, sur la question du défaut de quorum, qui empêche la tenue des séances parlementaires consacrées à l'élection d'un nouveau chef de l'Etat.

"Provoquer le défaut de quorum est un droit constitutionnel", a déclaré le chef du CPL lors de la séance, selon des informations de la chaîne locale LBCI. "Le Pacte national et la voix des électeurs sont entravés", a-t-il poursuivi, pour justifier la position du CPL et du Hezbollah.
"Personne ne peut prétendre représenter les chrétiens à lui tout seul. Personne ne peut nous éliminer", a répondu le leader des Marada, toujours selon la LBCI, imputant la responsabilité des "erreurs" dans la teneur de l'accord de Taëf à l'action de Michel Aoun au pouvoir avant la signature de l'accord.
Gebran Bassil a cependant démenti qu'il se soit violemment opposé à Slemane Frangié.

La dernière séance consacrée à l'élection présidentielle, datée du 2 mars dernier, n'avait pas pu se tenir malgré la présence de 72 députés, le quorum requis étant de 86 députés sur un total de 128. Une prochaine séance a été fixée au 23 mars. Michel Aoun et Sleimane Frangié s'étaient absentés, de même que les députés de leur bloc respectif, ainsi que ceux du  Hezbollah.

La député Ali Fayad, membre du bloc du Hezbollah, a déclaré à l'issue de la séance que le président de la Chambre insiste sur "le quorum des deux-tiers, nécessaire à la tenue des séances consacrées à l'élection présidentielle" et que "le sujet est clos", appelant à une réactivation de l'action publique.

(Lire aussi : Les Kataëb appellent les Libanais à se révolter contre ceux qui bloquent la présidentielle)

Déchets
Le dossier présidentiel a ainsi éclipsé la crise des déchets lors de la séance de dialogue. "La question des déchets n'a pas été traitée aujourd'hui", a déclaré le député Talal Arslane, exprimant néanmoins son opposition à l'installation d'une décharge dans le secteur de la Costa Brava. "Nous avons proposé trois alternatives à la commission ministérielle chargée du dossier", a-t-il indiqué.
Une réunion de la commission ministérielle chargée de la question des déchets s'est réunie à 18h au Grand Sérail. Toutefois, aucun détail n'a filtré sur la teneur de la rencontre après sa fin vers 22h30. Une autre est prévue jeudi à 17h30.

"Le dossier des déchets est plus important que tous les autres", a affirmé le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, à l'issue d'une rencontre avec l'ancien chef de l'Etat Michel Sleiman. Le ministre a exprimé le souhait que "tout le monde reprenne ses esprits".

Parallèlement, le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a affirmé que des efforts sont en cours en vue de résoudre la crise des déchets. "Les Libanais méritent un pays propre, a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien au Grand sérail avec le Premier ministre, Tammam Salam. Nous souhaitons que la commission ministérielle, qui se réunit aujourd'hui pour plancher sur la question, puisse obtenir des résultats ", a-t-il conclu, soulignant que des contacts ont lieu avec les différents pôles politiques à cette fin.

Le collectif de la société civile "Vous Puez !" a de son côté appelé à une manifestation le samedi 12 mars à 16h, place Sassine, à Achrafieh, pour se diriger vers la place Riad Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, sous le slogan "le dernier avertissement".

Après avoir abandonné l'option de l'exportation des déchets (pour une période de 18 mois), le gouvernement semble privilégier à nouveau la solution des décharges sanitaires à travers le pays, un choix qui avait été rejeté par les populations locales concernées. La crise des déchets avait débuté le 17 juillet dernier, date de la fermeture de la décharge de Naamé.

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