Son nom : général Antonio Salamé.
Né en 1905, de père libanais et de mère bolivienne, il a l'œil souriant et vif, une moustache poivre et sel, mais le cheveu noir.
Il a été tour à tour président du Conseil de Bolivie (sous le régime du président Ballivian), ministre de l'Intérieur et ministre de la Défense. Il est aujourd'hui attaché militaire à l'ambassade de Bolivie en Espagne.
La raison de son voyage au Liban, où il est arrivé hier et où il compte rester trois jours? : voir – enfin ! – le village de ses ancêtres, Mteïn, à deux kilomètres de Dhour-Choueir.
Il voudrait que ses quatre fils puissent faire, un jour, la connaissance du Liban, « ce merveilleux pays » ! Mais l'aîné, ingénieur à La Paz, est, pour le moment pris par « les affaires », et les trois autres poursuivent leurs études secondaires à Madrid.
L'histoire la plus amusante de sa carrière militaire, il me la raconte, hier, chez son cousin M. Joseph Salamé :
« En 1933, au cours de la guerre entre la Bolivie et le Paraguay, j'étais capitaine d'artillerie. Le ministre de la Guerre vient visiter mon secteur :
– Où est l'ennemi ? me demande-t-il.
– À deux kilomètres, Excellence...
– Est-ce qu'on peut le voir d'ici ?
Je lui tends les jumelles :
– Que peut-on faire contre lui ? me dit-il au bout d'un instant.
– C'est midi. Les soldats d'en face s'apprêtent à déjeuner. On peut envoyer peut-être un petit obus sur la cantine...
Ce qui fut fait. L'ennemi privé de déjeuner, j'étais, deux jours plus tard, promu commandant... »
Liban - Les archives racontent...
Ici, La Commère Le général (libano-bolivien) Salamé me dit : « J’ai pris un galon en faisant sauter une cantine ! »
Dans « L'Orient » du 4 mars 1959
OLJ / Par N. A., le 04 mars 2016 à 00h00
commentaires (2)
TRÈS RIGOLO... LE MONSIEUR !
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 52, le 04 mars 2016