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Moyen Orient et Monde - Conflit

Les rebelles syriens acceptent une trêve provisoire de deux semaines

Selon Moscou, l'Iran et l'Arabie saoudite soutiennent l'accord de cessez-le-feu. Ankara veut exclure les milices kurdes de cet accord.

Abdulmonam Eassa/AFP

Les principales formations de l'opposition syrienne ont affirmé hier leur engagement en faveur d'une « trêve provisoire de deux semaines », dans un communiqué publié à propos de l'accord de cessez-le-feu devant entrer en vigueur vendredi à 22h00 GMT.
« Le Haut Comité des négociations (HCN) considère qu'une trêve provisoire de deux semaines serait l'occasion de vérifier le sérieux de l'engagement de l'autre partie (NDLR : le régime) », indique le texte publié à l'issue d'une réunion à Riyad du HCN qui regroupe les principaux groupes syriens de l'opposition politique et armée.
Cette annonce intervient alors que la Russie et les États-Unis ont accentué la pression hier sur leurs alliés dans la guerre en Syrie en vue de faire respecter ce cessez-le-feu. Un cessez-le-feu qui est néanmoins partiel, car il exclut les puissants groupes jihadistes État islamique (EI) et Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda), qui contrôlent de larges pans du territoire et sont visés par les offensives de l'armée syrienne soutenues par les raids russes ainsi que par des frappes de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.
Moscou a annoncé hier que M. Assad avait confirmé au président russe Vladimir Poutine être « prêt à contribuer à la mise en œuvre du cessez-le-feu », qu'il a qualifié comme « un pas important vers un règlement politique du conflit ». L'armée russe a par ailleurs assuré avoir commencé à discuter du cessez-le-feu avec des groupes rebelles de cinq régions syriennes (Hama, Homs, Lattaquié, Damas et Deraa), sans les identifier.

Daraya exclue
M. Poutine, qui avait parlé la veille à son homologue américain Barack Obama, s'est entretenu aussi avec le roi Salmane d'Arabie saoudite, qui finance des groupes rebelles, et avec le président iranien Hassan Rohani qui a envoyé des conseillers militaires aider le régime syrien. Selon le Kremlin, le roi saoudien « a salué » l'accord de cessez-le-feu. L'Iran a aussi dit soutenir l'accord.
Le régime, tout en disant oui à la trêve, avait affirmé mardi qu'il poursuivrait ses « opérations militaires pour lutter contre Daech (acronyme arabe de l'EI), al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés ». Les rebelles craignent que Damas ne profite de cette exclusion pour frapper les régions où ils sont alliés avec al-Nosra, comme Idleb ou Alep. Un général syrien a d'ailleurs affirmé hier que l'emblématique ville rebelle de Daraya, près de Damas, serait exclue du champ du cessez-le-feu, même si les jihadistes d'al-Nosra y sont minoritaires.
Pour sa part, la Turquie a estimé que les milices kurdes « terroristes » devraient être exclues de l'accord de cessez-le-feu, tout comme l'EI et al-Nosra, et a émis des doutes sur la viabilité de la trêve. Pour des analystes, au-delà des difficultés d'application de la trêve, ce qui ressort est la coordination « plus étroite » entre Russes et Américains. La proposition de trêve, dont les modalités ont été définies par Moscou et Washington, intervient environ trois semaines après l'échec de négociations de paix à Genève et qu'une trêve censée entrer en vigueur vendredi dernier a été ignorée. « Nous sommes très prudents pour ne pas créer des attentes trop fortes, a déclaré hier M. Obama. La situation sur le terrain est difficile, mais nous avons constaté de modestes progrès au cours de la semaine écoulée en ce qui concerne l'accès humanitaire aux populations menacées. »

Largage d'aide humanitaire
Parallèlement, l'Onu a largué hier pour la première fois par avion de l'aide humanitaire en Syrie, a annoncé hier le patron des opérations humanitaires des Nations unies Stephen O'Brien. « Ce matin, un avion du Programme alimentaire mondial (PAM) a largué une première cargaison de 21 tonnes de provisions à Deir ez-Zor », dans l'est de la Syrie, a-t-il indiqué, ajoutant que l'opération avait réussi. Les palettes larguées « ont atterri dans la zone cible comme prévu », a-t-il précisé devant le Conseil de sécurité qui tenait des consultations sur la situation humanitaire en Syrie. Les quelque 200 000 habitants restants à Deir ez-Zor, une ville située à 450 km au nord-est de Damas, sont soumis à un siège par les jihadistes de l'EI qui contrôlent une partie de la ville.
Enfin, de violents combats opposaient hier l'armée gouvernementale syrienne à l'EI autour de Khanasser, au sud-est d'Alep, où les jihadistes ont réussi à couper la principale voie d'approvisionnement des forces du régime. Une source militaire syrienne a démenti que Khanasser soit tombée aux mains de l'EI, mais a reconnu que les jihadistes étaient déployés dans les environs et tiraient sur la ville. Cette source a précisé que la route était coupée en raison des affrontements et affirmé que l'EI ne la contrôlait pas. Des frappes aériennes russes ont visé des positions de l'EI près de Khanasser, également bombardées par l'artillerie loyaliste déployée dans le secteur de Safira, selon une source rebelle. L'armée syrienne a annoncé par ailleurs avoir repoussé des infiltrations de jihadistes dans les villes d'al-Barda et d'al-Bayarat, tenues par les gouvernementaux à dix kilomètres à l'ouest de Palmyre. Des dizaines d'assaillants ont été tués.
(Sources : agences)

Les principales formations de l'opposition syrienne ont affirmé hier leur engagement en faveur d'une « trêve provisoire de deux semaines », dans un communiqué publié à propos de l'accord de cessez-le-feu devant entrer en vigueur vendredi à 22h00 GMT.« Le Haut Comité des négociations (HCN) considère qu'une trêve provisoire de deux semaines serait l'occasion de vérifier le sérieux...

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