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Liban - Crise des déchets

Les ordures de Beyrouth continueront d’être collectées, assure Chbib

En réponse aux craintes des riverains, le mohafez de la capitale assure que le CDR propose une nouvelle manière de stocker les ballots d'ordures qui permettra d'employer le site de La Quarantaine au maximum de sa capacité.

Une aire de stockage des déchets, à Jdeidé,le 23 février 2016.

L'amoncellement des déchets dans les rues de Beyrouth ne devrait pas se produire dans un avenir immédiat. C'est ce qu'a assuré hier le mohafez de Beyrouth Ziad Chbib à L'Orient-Le Jour, en réponse aux craintes selon lesquelles Sukleen pourrait ne plus collecter les ordures de la capitale dans un avenir proche, vu l'état de saturation de l'aire de stockage de La Quarantaine.
« Quand nous avons reçu cette lettre de l'opérateur sur la saturation prochaine du site, nous avons contacté le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), qui traite directement avec la compagnie, explique M. Chbib. Nous sommes convenus d'une manière de stocker les ballots de déchets de manière à ce que le site puisse en accueillir jusqu'au maximum de sa capacité. Le CDR devra en notifier la compagnie incessamment. »

La crise des déchets, qui a découlé de la fermeture de la décharge de Naamé (qui desservait Beyrouth et le Mont-Liban), dure depuis le 17 juillet. Les ordures de Beyrouth (administratif), qui se sont amoncelées dans les rues les premiers temps de la crise, ont été ensuite stockées (de manière temporaire, en principe) sur ce site de La Quarantaine, près du port.

Il y a quelques jours, Sukomi (qui gère les sites de tri et de traitement à La Quarantaine, Sukleen étant chargée de la collecte) avait envoyé des messages au CDR et aux autorités concernées pour les prévenir du fait que le terrain utilisé pour le stockage des déchets serait saturé à partir du 24 février. Pascale Nassar, chargée de communication à Sukleen, confirmait hier encore que le terrain de La Quarantaine sera saturé dès aujourd'hui, mais précisait à L'Orient-Le Jour que la collecte des ordures du Beyrouth administratif se poursuivra comme d'habitude. « Nous continuerons à collecter les ordures de Beyrouth en les stockant dans nos centres à La Quarantaine et à Amroussiyé, dit-elle. Ces centres ont cependant une capacité de stockage limitée. »

Pascale Nassar précise que ces mises en garde ne datent pas d'hier : selon elle, Sukomi a envoyé une première lettre au CDR et au ministère de l'Intérieur et des Municipalités le 4 février, pour les prévenir que le stockage dans ce site ne pourrait plus dépasser les 20 jours. Le 15 février, la compagnie envoyait une autre lettre au mohafez de Beyrouth pour lui transmettre le même message. « Nous n'avons toujours pas reçu de réponse sur un nouveau terrain de stockage de la part du CDR, explique-t-elle. C'est de cet organisme que nous attendons les directives sur la conduite future. »


(Lire aussi : Qui a dit que les solutions environnementales n'existent pas ?)


Mais pour M. Chbib, cette réponse ne fait pas de doute, le site continuera d'accueillir les déchets pour le moment. Il ne donne cependant pas de plus amples explications sur cette « nouvelle manière de stocker » (qui a été proposée par le CDR, selon lui). Pourquoi cette question de saturation du site a-t-elle été soulevée aujourd'hui s'il y a un moyen de stocker davantage de déchets ? « Le site sera effectivement saturé si des mesures pareilles ne sont pas prises », explique-t-il. Cherche-t-il un nouveau terrain pour éviter de tels problèmes à l'avenir? « Absolument pas, répond-il. Nous attendons avec impatience que l'État trouve une solution. Il faut que ces déchets soient transportés dans une décharge. En fin de compte, que ce soit sur ce terrain ou sur un autre à Beyrouth, il ne s'agit que d'aires de stockage temporaires et non pas d'une décharge permanente. »

Interrogé sur d'éventuels efforts pour instaurer un système de tri à la source dans la capitale, le mohafez affirme que le tri sera très bientôt imposé dans tous les bâtiments relevant de la municipalité, puis peu à peu élargi aux quartiers. « Mais il ne faut pas oublier que c'est la capitale, une ville densément peuplée, ajoute-t-il. Généraliser le tri à domicile prendra beaucoup de temps. »

 

(Lire aussi : Exit l’exportation, rebonjour les décharges ?)

 

« Naamé a encore des capacités de stockage »
Est-ce une coïncidence si cette question de saturation de l'aire de stockage pour Beyrouth, dont la solution semble avoir été facile à trouver, a été soulevée en même temps que de nouveaux appels à la réouverture de la décharge de Naamé ? Il ne fait plus de doute que la commission ministérielle chargée du dossier des déchets, dont la première réunion a été ajournée à aujourd'hui (les ministres prennent décidément leur temps), devrait discuter d'une ouverture de décharges. Les mêmes noms circulent : Naamé, Srar, Costa Brava, potentiellement une réouverture du dépotoir de Bourj Hammoud, fermé depuis 1997.

Hier, c'est peu avant de prendre l'avion pour New York que le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a de nouveau abordé ce sujet. Il a réaffirmé que le Liban « devait traiter ses déchets sur son territoire ». « La décharge de Naamé peut accueillir plus de déchets, ce qui aiderait à régler la crise pour l'instant, a-t-il ajouté. Mais sur le long terme, nous avons besoin d'une décharge où seront enfouies les ordures après traitement, à condition que le système de traitement soit valable. Toutefois, dans l'immédiat, il faut mettre un terme à cet empilement terrifiant de déchets et à la multiplication des décharges sauvages. »

 

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L'amoncellement des déchets dans les rues de Beyrouth ne devrait pas se produire dans un avenir immédiat. C'est ce qu'a assuré hier le mohafez de Beyrouth Ziad Chbib à L'Orient-Le Jour, en réponse aux craintes selon lesquelles Sukleen pourrait ne plus collecter les ordures de la capitale dans un avenir proche, vu l'état de saturation de l'aire de stockage de La Quarantaine.« Quand nous...

commentaires (4)

Hier, c'est peu avant de prendre l'avion pour New York que notre SUPERMINISTRE DE L'ENVIRONNEMENT a de nouveau "abordé" le sujet des déchets... Vous vous rendez compte...il a "abordé" le sujet !!! En attendant...lui se promène à New York, et nous nous promenons au millieu des amoncellements de déchets qui se multiplient partout...grâce à son immense savoir-faire dans le traitement de cette catastrophe...lui, le soi-disant et inamovible Ministre de l'Environnement... Irène Saïd

Irene Said

14 h 24, le 24 février 2016

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Commentaires (4)

  • Hier, c'est peu avant de prendre l'avion pour New York que notre SUPERMINISTRE DE L'ENVIRONNEMENT a de nouveau "abordé" le sujet des déchets... Vous vous rendez compte...il a "abordé" le sujet !!! En attendant...lui se promène à New York, et nous nous promenons au millieu des amoncellements de déchets qui se multiplient partout...grâce à son immense savoir-faire dans le traitement de cette catastrophe...lui, le soi-disant et inamovible Ministre de l'Environnement... Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 24, le 24 février 2016

  • A cette poubelle et ce qui en reste,a mon Liban.. J'irai encore au Liban car j'ai foi dans mon pays. J'irai encore au Liban car je veux encore oser transmettre a mes enfants l'amour de notre pays. J'irai encore au Liban malgre les poubelles non ramassees et traitees J'irai encore au Liban malgre le fait que je n'ai pas le droit de voter car nos deputes se sont autoreconduits et le president ne peut etre elu que par ces memes dignitaires. J'irai encore au Liban malgre les prix des billets d'avion exhorbitants et un cout de la vie extremement eleve. J'irai encore au Liban malgre les frais resultants des generateurs , factures d'eau , etc... Il y a certes plein d'autres endroits ou passer ses vacances avec plages et montagnes mais... J'irai encore au Liban car je crois que nous sommes devenus un peuple schizophrene et que de temps a autre, une bouffee de delire ou de demence ca ne peut faire que du bien...en voyant ce ramassis de dechets politiques que nous accouchons depuis plusieurs decennies.

    Pierre Moise

    12 h 08, le 24 février 2016

  • il semblerait que les problèmes politiques soient bien plus importants que les problèmes de la vie courante. Les libanais et les medias Libanais s'inquiètent beaucoup plus des positions de nos politiciens... que de vivre dans une grande poubelle! Malheureusement, le meilleure (j'en suis sure) reste a venir...

    Hanna Philipe

    10 h 21, le 24 février 2016

  • C'est du pipeau pour faible d'esprit ,le CDR and Co. ce moque du peuple ...! déjà 8 (huit) mois après le début de ce scandale national sanitaro/financier ... au passage quelle partie des fameux 50 millions débloqués pour financer cette arnaque ..ait dépensée et pourquoi faire ...faudra bien que ces irresponsables au pouvoir rendent des compte un jour...(enfin l'on peut toujours espérer (vu, la naiveté ,comme le ridicule ne tuent pas)

    M.V.

    07 h 54, le 24 février 2016

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