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Auto - Rétromobile

Enchères d’autos classiques à Paris : des records et quelques déceptions

Aston Martin DB6 1966, RM Sotheby’s. Estimation 444 000-525 000$, vendue 435 000 $ frais de vente inclus.

C'est une tradition renouvelée annuellement à Paris : alors que Rétromobile, le grand Salon de l'automobile classique, bat son plein Porte de Versailles, trois grandes maisons d'enchères de calibre mondial greffent leurs ventes à cet incontournable événement. Et comme cette fête se tient début février, amateurs et professionnels de l'auto ancienne suivent ces enchères de près en essayant d'y voir les tendances qui façonneront le marché au courant de l'année, tant au niveau des prix qu'à celui des modèles et du profil des acheteurs.
Premier constat pour les ventes de ce février : même si la recette combinée des trois maisons d'enchères présentes à Paris a dépassé 96 millions de dollars, il y a un début de ralentissement évident. Celui-ci n'a pas empêché certains modèles mythiques d'atteindre des prix record comme dans le cas de la Ferrari 335S Scaglietti proposée par la maison Artcurial et adjugée plus de 35 millions de dollars. Mais le nombre de véhicules invendus et celui d'autos adjugées à des prix plus bas que ceux de leurs estimations au catalogue étaient nettement supérieurs à la moyenne habituelle.

RM Sotheby's, place Vauban, 3 février
La plus grande maison d'enchères au monde en était à son troisième rendez-vous parisien, place Vauban. Sous un triple chapiteau et un éclairage a giorno, un total de 61 lots, dont 15 Ferrari et 7 Mercedes-Benz, étaient savamment exposés et brillaient de mille feux. Les professionnels invités au cocktail de prévente, coupe de champagne à la main, déambulaient entre les autos, émettant leur opinion sur les véhicules qu'ils convoitaient, ou posaient des questions aux délégués de RM, alors que Max Girardo, le fort sympathique et polyglotte maître de cérémonie, mettait les dernières touches à son spectacle. Une fois de plus, l'équipe de RM Sotheby's faisait une démonstration convaincante de ses compétences !
À l'heure du bilan en fin de soirée, la recette se montait à près de 21 millions de dollars pour 44 lots ayant trouvé acquéreurs, 17 invendus alors que près de 60 % des transactions l'avaient été à des prix inférieurs à l'estimation du catalogue. Mais il faut tout de même souligner que de nombreux modèles ont brillé lors de cette manifestation. À titre d'exemple, une Ferrari 400 Superamerica LWB de 1962, adjugée 3 275 000 dollars, et une Porsche 550 Spyder de 1955, vendue plus de 3 millions de dollars. D'autre part, sept véhicules – dont 3 Ferrari – ont dépassé la barre du million de dollars, alors que la « modeste » Lancia Delta HF Integrale Evo 1 (Martini 6) de 1992 s'offrait un nouveau record de vente pour ce modèle en atteignant 149 000 dollars.

Bonhams, Grand Palais, 4 février
La célèbre maison britannique Bonhams entamait sa saison 2016 dans le cadre du Salon Rétromobile à Paris, en présentant 133 automobiles sous les superbes verrières du Grand Palais.
Avec le nombre élevé de véhicules proposés (dont 17 Ferrari, 14 Porsche, 9 Jaguar et 9 Alfa Romeo...), notre crainte de voir une quantité d'invendus supérieure à la moyenne fut confirmée. Bonhams a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu en enregistrant une recette de 14 millions de dollars. Parmi les vedettes du Grand Palais figurait une superbe Ferrari 275 GTB Berlinetta de 1966 carrossée par Pininfarina, adjugée 2,3 millions de dollars, et une Aston Martin DB4 Series IV, vendue 676 000 dollars. Derrière ces deux modèles, deux anglaises se sont faufilées entre les nombreuses Ferrari : une Bentley 6.5 litres « Dartmoor » Coupé de 1951, adjugée 536 000 dollars, et une Rolls Royce Silver Cloud III, vendue 472 000 dollars, le même prix atteint par une récente Ferrari 599 GTO de 2010.

Artcurial, Rétromobile, Porte de Versailles, 5 et 6 février
Parmi les trois maisons d'enchères présentes à Paris, c'est clairement la française Artcurial qui a réussi le plus beau palmarès avec une recette de 62,6 millions de dollars, grâce à la vente de 80 % des 172 lots offerts. Évidemment, le record de 35 millions de dollars atteint par la fameuse Ferrari 335S Scaglietti représentait plus de 50 % des ventes totales; mais le succès d'Artcurial était également attribuable à la variété de son offre lors de la séance du 5 février et à la vente exclusivement Citroën le lendemain.
Parmi les lots qui ont attiré notre attention, mentionnons la Facel Vega Prototype V de 1954, vendue 620 000 dollars (nouveau record atteint par la marque dans une vente aux enchères), et la très attendue Ferrari Testarossa Spider de 1986 (ex-Gianni Agnelli) qui a atteint 1,5 million de dollars à la chute du marteau.
Mais force est de constater que malgré cette belle performance, le marché a corrigé ses récents excès. Comme avec les deux autres maisons d'enchères, nous avons observé un recul de cote pour certains modèles, alors que d'autres ont démontré une réticence évidente à vouloir suivre l'estimation – peut-être trop ambitieuse – du catalogue. Tel a été le cas de la Ferrari 250 GT SWB Berlinetta de 1976, évaluée entre 10 et 13,3 millions de dollars, et qui a « calé » à 8,65 millions.

C'est une tradition renouvelée annuellement à Paris : alors que Rétromobile, le grand Salon de l'automobile classique, bat son plein Porte de Versailles, trois grandes maisons d'enchères de calibre mondial greffent leurs ventes à cet incontournable événement. Et comme cette fête se tient début février, amateurs et professionnels de l'auto ancienne suivent ces enchères de près en...

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