L'Arabie saoudite a annoncé hier avoir interrompu son aide de trois milliards de dollars à l'armée libanaise et suspendu le reste d'un financement d'un milliard destiné aux forces de sécurité libanaises, pour protester contre les prises de position hostiles à son égard « inspirées par le Hezbollah ».
L'Arabie saoudite a « procédé, à la lumière de cette prise de position, à une évaluation totale de ses relations avec la République libanaise », a indiqué un porte-parole officiel à l'agence saoudienne Spa, avant d'annoncer les deux décisions, qui concernent aussi la France, chargée de livrer les équipements militaires. Le porte-parole a souligné que l'Arabie saoudite a constaté des « positions libanaises hostiles résultant de la mainmise du Hezbollah sur l'État en dépit de la volonté de Riyad de venir en aide aux Libanais, sans distinction ».
Il a cité en particulier le fait que le Liban n'a pas condamné les « agressions » contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran au sein de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qui avaient été « pourtant dénoncées par le Conseil de sécurité de l'Onu et d'autres organisations ».
L'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran et son consulat à Machhad ont été attaqués par des manifestants iraniens après l'exécution du dissident chiite saoudien Nimr el-Nimr, début janvier, ce qui a poussé Riyad à rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, s'était désolidarisé de ses pairs arabes, qui avaient qualifié le Hezbollah d'organisation terroriste, invoquant la politique de « distanciation » suivie par Beyrouth.
(Lire aussi : Hariri affirme « comprendre », le Hezbollah s'estime « non responsable »)
« Actes terroristes »
Le porte-parole a également déploré les « campagnes politiques et de presse inspirées par le Hezbollah contre l'Arabie saoudite » et ses « actes terroristes contre les nations arabe et musulmane ».
Mardi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'était livré à une violente diatribe contre l'Arabie saoudite, l'accusant, avec la Turquie, d'entraîner la région dans la guerre, en voulant intervenir en Syrie et promettant la « victoire » de ses troupes qui combattent aux côtés du régime du président syrien Bachar el-Assad.
Le programme d'aide saoudien à l'armée prévoit la livraison de différents types d'armement en provenance de la France. Certains équipements ont été livrés et une deuxième livraison était prévue au printemps 2016, comme l'avait indiqué à la mi-janvier le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. La première livraison de ce très gros contrat (dit Donas) de 2,2 milliards d'euros, financé par un don saoudien et destiné à moderniser l'armée libanaise, est intervenue en avril 2015. La France a alors livré 48 missiles antichars Milan prélevés sur les stocks de l'armée française.
Une série d'autres équipements – appareils de vision nocturne, véhicules blindés et légers, drones légers, moyens de déminage – devaient être initialement livrés en 2015, mais ce calendrier n'a pas été tenu.
Au total, 250 véhicules de combat ou de transport de troupes, sept hélicoptères Cougar, trois corvettes, des moyens modernes d'artillerie et de multiples équipements de reconnaissance, d'interception et de communication devaient être livrés dans les prochaines années, selon le schéma présenté en 2015.
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commentaires (5)
"Le robinet"... un robinet qui a péniblement été entr'ouvert et avait drôlement besoin des services d'un plombier efficace, parce que c'était moins que du goutte à goutte qui en coulait...
NAUFAL SORAYA
14 h 11, le 20 février 2016