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Liban - Affaire Samaha

Mokbel : Le moment n’est pas propice au transfert du dossier devant la Cour de justice

Samir Mokbel aux côtés du patriarche Yazigi, hier soir. Photo Ani

Le vice-président du Conseil et ministre de la Défense, Samir Mokbel, qui a été reçu hier à Yarzé par l'ancien président de la République, Michel Sleiman, a estimé que « le moment n'est pas propice » au transfert du dossier de Michel Samaha devant la Cour de justice. Le ministre s'exprimait à la veille de la réunion du Conseil des ministres, qui doit se pencher, en principe, sur cette question.
« Il est du droit du ministre de la Justice (Achraf Rifi) de proposer cela. Cependant, à partir de ma position en tant que ministre de la Défense et responsable administratif du tribunal militaire, je dis que le moment n'est pas opportun », a indiqué le ministre Mokbel à l'issue de la rencontre, se démarquant ainsi de la position du président Sleiman, qui l'avait appelé, de sources bien informées, à prendre une position neutre en Conseil des ministres à ce sujet.
« Le fait de transférer le dossier devant la Cour de justice constitue un affaiblissement du tribunal militaire à l'heure où nous en avons besoin, surtout à l'aune de la tension politique, de la situation aux frontières et de la lutte contre le terrorisme », a poursuivi M. Mokbel.
« Aux États-Unis, en 2001, ils ont fait paraître le Patriot Act, qui donne aux services de sécurité américains le droit de traîner une personne pour la soumettre à un interrogatoire. En France, l'accord a été donné hier en faveur de la prolongation de l'état d'urgence. Qu'en est-il de nous, au Liban, à l'ombre de cette tension ? Cela nous incite à temporiser dans cette affaire », a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : Rifi : Il est temps que la justice civile recouvre ses prérogatives...)

 

Sleiman
De son côté, Michel Sleiman a mis l'accent, à l'issue de sa réunion avec son bloc ministériel, à savoir M. Mokbel, ainsi que les ministres Alice Chaptini et Abdel Mouttaleb Hennaoui, sur la « nécessité de pratiquer la démocratie sous sa forme réelle et légale, dans la mesure où il s'agit du seul mode de résolution des conflits ». « Pratiquer la démocratie sous sa forme négative et paralysante porte atteinte au pays et place ceux qui bloquent les processus face à un fiasco inéluctable. La présidence de la République a toujours été décidée par une élection, conformément aux usages et à la Constitution, et elle le restera. Ceux qui pensent le contraire devront attendre longtemps », a souligné M. Sleiman.
L'ancien président a également mis en garde contre « les répercussions négatives du vide présidentiel sur l'économie libanaise, précisant que celui-ci provoque un effondrement de la situation sociale en raison du déséquilibre institutionnel, de la paralysie de la Chambre des députés et des pratiques vexatoires en Conseil des ministres ».
Le ministre Mokbel s'est, par ailleurs, rendu en soirée à Balamand, où il s'est entretenu avec le patriarche grec-orthodoxe, Mgr Youhanna X Yazigi. Après l'entretien, M. Mokbel a indiqué, en réponse à une question, qu'« étant donné les crispations politiques et les divergences d'opinion entre les pôles politiques, il n'y aura pas d'élection présidentielle en vue ».

 

Visite à Chypre
Le ministre de la Défense était rentré mardi soir à Beyrouth au terme d'une visite à Chypre à la tête d'une délégation militaire, en réponse à une invitation de son homologue chypriote, Christoforos Fokaidès. Au cours de cette visite, la première d'un ministre libanais de la Défense à Chypre, M. Mokbel a rencontré le président chypriote, Níkos Anastasiádis, avec qui il a évoqué notamment la situation des réfugiés syriens et palestiniens au Liban.
Samir Mokbel a appelé, dans ce cadre, les autorités chypriotes à « accélérer l'arrivée de l'aide aux réfugiés, dans la mesure où le Liban est incapable de gérer cette crise seul ». Il a également été question de l'aide logistique à apporter immédiatement à l'armée libanaise dans sa lutte contre le terrorisme, d'autant que Chypre est membre de l'Union européenne, a ajouté M. Mokbel. Plusieurs traités militaires existent entre les deux pays, a-t-il noté, « conclus notamment en 2011 et 2013 », appelant Chypre à les mettre en application.
Le vice-président du Conseil a également rencontré le président du Parlement chypriote, Yiannakis Omirou.

Le vice-président du Conseil et ministre de la Défense, Samir Mokbel, qui a été reçu hier à Yarzé par l'ancien président de la République, Michel Sleiman, a estimé que « le moment n'est pas propice » au transfert du dossier de Michel Samaha devant la Cour de justice. Le ministre s'exprimait à la veille de la réunion du Conseil des ministres, qui doit se pencher, en principe, sur...
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