Le ministère russe de l'Environnement a démenti avoir donné son accord à l'accueil des ordures ménagères du Liban, expliquant que le document faisant état de cette décision était "faux".
Ces déclarations officielles mettent à mal la compagnie britannique Chinook, chargée de l'exportation des déchets du Liban vers diverses destinations, dont la seule confirmée jusqu'ici était justement la Russie, sur foi des documents présentés par la compagnie.
"Le document que nous a transmis l'ambassade du Liban à Moscou faisant état d'une autorisation des autorités russes est faux", a expliqué Nikolaï Gudkov, porte-parole du ministère russe de l'Environnement, cité par l'agence de presse russe Tass. Ce document porte "une fausse signature non homologuée", poursuit M. Gudkov. "Après avoir découvert la supercherie, nous avons engagé des poursuites judiciaires contre les parties engagées dans cet acte illégal", ajoute-il.
Le responsable russe a également déclaré que l'exportation de déchets est soumise à la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination.
"Plusieurs dispositions compliquées" doivent être prises avant l'exportation de déchets", a-t-il indiqué, expliquant que "le pays exportateur doit déposer un mémorandum à l'autorité qui est chargée de la gestion de la Convention, et non au ministère de l'Environnement russe, comme mentionné dans le faux document".
(Lire aussi : Abou Meghli : Le Pnue ne supervisera pas l'exportation des déchets)
Plus tard dans la journée, l'ambassadeur de Russie à Beyrouth, Alexandre Zasypkine, a confirmé que la mise en place du processus d'exportation des déchets devrait obtenir l'approbation de Moscou.
"Les autorités russes doivent donner leur accord à l'exportation des déchets", a déclaré M. Zasypkine, lors d'un point-presse à la Maison du Centre, affirmant que l'ambassade de Russie n'est pas partie prenante dans cette affaire."La mise en place du processus doit se faire entre les entreprises et les autorités concernées en Russie", a-t-il ajouté.
Vendredi dernier, le président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), Nabil Jisr avait déclaré, confiant, que le Liban n'attendait plus que la signature du ministère russe de l'Environnement pour lancer l'opération d'exportation de ses déchets vers la Russie.
La veille, le gouvernement libanais avait débloqué 50 millions de dollars pour le compte du CDR en vue de financer l'opération, premier versement d'un total de 161 millions de dollars qui seront dépensés sur 18 mois. Le pays fait face à une crise des ordures ménagères depuis le 17 juillet dernier. Attendue mercredi dernier, la signature du contrat entre le CDR et Chinook avait été repoussée à la semaine en cours.
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commentaires (6)
L'inadmissible dans tous cela ... est le silence assourdissant des medias et du peuple! Ou sont nos medias qui sont supposes être les gardiens de nos valeurs démocratiques?! Aucun quotidiens / TVs / Radios ne sont intéressés d'investiguer tous cela afin de mettre pression sur nos dirigeants pour résoudre ce danger qui plane au-dessus de nos têtes?! Ce dossier est une honte pour nos dirigeants, nos medias et nos valeurs citoyennes!!!
Hanna Philipe
18 h 42, le 16 février 2016