Rechercher
Rechercher

Liban - Ministère des Finances

Khalil rejoint Bkerké sur « la nécessité de la participation de l’ensemble des communautés à la fonction publique »

Ali Hassan Khalil, hier, au cours de sa conférence de presse. Photo Sami Ayad

Le ministre des Finances a rejeté hier point par point les accusations lancées contre son ministère de favoritisme des fonctionnaires d'une communauté au détriment d'une autre.
« Aucune nomination n'a eu lieu au ministère des Finances pour justifier le récent tapage médiatique orchestré par certains partis politiques », a affirmé Ali Hassan Khalil, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il s'est employé à répondre aux accusations lancées contre son ministère. Il a affirmé que « des permutations y ont eu lieu et elles vont se poursuivre », car elles sont à placer dans le cadre du fonctionnement normal de cette administration.
L'accusation lancée par certaines composantes chrétiennes porte sur le fait que le ministère est en train barrer la voie à l'avancement des chrétiens au sein de cette administration, ce qui a pour résultat de bénéficier directement aux fonctionnaires appartenant à d'autres confessions. Se référant au communiqué des évêques maronites qui se sont réunis dimanche à Bkerké, Ali Hassan Khalil a affirmé adhérer totalement à ce qui a été publié dans ce document, à savoir « la nécessité de la participation de l'ensemble des communautés à la fonction publique ».
« J'aurais aimé que cette question soit abordée autrement. Que l'on s'attarde sur les compétences, la probité et la reddition des comptes de manière à servir les administrés, et non pas que l'on bute sur des considérations communautaires et confessionnelles. Aujourd'hui et concernant ce point précis, je joins ma voix à celles des évêques lorsqu'ils ont appelé à la participation de toutes les communautés à la fonction publique de manière équilibrée. Mais je veux dire aux évêques que nous désirons, dans le cadre de cet équilibre, renforcer la présence chrétienne au sein du pouvoir, nous y avons intérêt. C'est d'un intérêt supérieur qu'il s'agit, loin de tout calcul communautaire étroit, afin de préserver l'équilibre et la stabilité du pouvoir dans le cadre d'une société plurielle (...) », a affirmé le ministre des Finances. Il a ajouté qu'il convient d'aborder ce sujet en se fondant sur les principes de compétence, d'honnêteté et de probité « pour ne pas laisser le champ libre à ceux qui tentent de réaliser des gains personnels très éloignés des propos soutenus par les évêques dans leur communiqué ».

« En mon âme et conscience »
« Hélas, je me vois contraint de répondre en me fondant sur des principes communautaires afin d'exposer la vérité à l'opinion publique », a indiqué M. Khalil qui a expliqué qu'il ne s'adressait pas « aux hommes politiques » mais au citoyen directement. Il a relevé que les batailles politiques sont légitimes, « voire nécessaires », mais que le recours à la fibre communautaire est de nature à « miner l'union nationale ». Il a qualifié les accusations lancées contre son ministère de « très graves » et de « monopole communautaire sur les décisions financières de l'État ». Il s'est demandé dans ce contexte si c'était là le début d'une phase au cours de laquelle il s'agit de « diviser, sur une base communautaire, le rôle de l'État et de ses institutions ».
« Avec toute mon amitié et en toute ouverture d'esprit, il me faut dire que les batailles politiques ne doivent pas être menées de cette manière car cela n'aboutira qu'à plus de blocage, lequel se répercutera négativement sur tout le monde », a ainsi dit M. Khalil qui a en outre dénoncé « le tapage médiatique » qui a eu lieu ces derniers jours autour de la question des nominations au sein du ministère des Finances, sachant que selon lui, « il n'y a pas eu de nominations » au sein de cette administration « pour que celles-ci soient qualifiées de déséquilibrées (...) Il y a bien eu des permutations, et ce sont là des permutations régulières et ordinaires qui vont se poursuivre dans tous les services du ministère ». Et d'ajouter que « cela signifie qu'aucune nomination n'a pu léser quiconque ». Ensuite, a poursuivi M. Khalil, « de bonne ou mauvaise foi, le nom du président de la Chambre a été associé à cette affaire. Je dois relever ici que la seule chose que M. Berry m'a dit de faire, c'est de travailler en mon âme et conscience, et de préserver l'équilibre auquel nous croyons de manière à consolider cet État ».
« Je n'adopterai pas une logique de confrontation. Mais j'aimerais savoir qui a le courage d'affirmer, qu'il soit prêtre, cheikh ou député, qu'il a abordé cette problématique avec moi. Personne ne m'en a parlé. Seul un responsable m'a abordé il y a quelques mois pour discuter d'un poste qui est important pour une certaine communauté, et je lui avais alors promis de ne pas pourvoir ce poste et de ne pas opérer de changement avant d'en discuter avec les membres de cette communauté en raison notamment de la sensibilité de cette question », a ainsi affirmé M. Khalil.

Le ministre des Finances a rejeté hier point par point les accusations lancées contre son ministère de favoritisme des fonctionnaires d'une communauté au détriment d'une autre.« Aucune nomination n'a eu lieu au ministère des Finances pour justifier le récent tapage médiatique orchestré par certains partis politiques », a affirmé Ali Hassan Khalil, lors d'une conférence...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut