Face à la candidature à la présidence de la République libanaise du fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun, appuyée vendredi dernier par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et soutenue depuis le 19 janvier par le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, le leader des Marada, Sleiman Frangié, qui s'impose comme le plus sérieux concurrent de Michel Aoun, et ses soutiens jusque-là officieux ont poursuivi leur contre-offensive.
Une "manipulation" selon Berry
Dernière salve en date, celle du président du Parlement, Nabih Berry, qui a estimé lundi que l'annonce du soutien de Samir Geagea à la candidature de Michel Aoun, constituait une "manipulation".
"De là-haut, il nous toise et nous manipule", déclare Nabih Berry dans un entretien accordé au quotidien panarabe al-Hayat publié mardi, en référence au lieu de résidence du chef des FL, à Meerab.
Plus tard dans la journée, Samir Geagea a répondu à ces propos. "Que Dieu me garde de m'amuser de vous", a-t-il déclaré sur son compte Twitter. "Je sais que votre coeur s'emplit de joie lorsque deux camps se réconcilient. En espérant que nous nous rencontrerons bientôt à Maarab", a-t-il poursuivi.
L'élection présidentielle a été "gelée", estime M. Berry, soulignant que le soutien de M. Geagea au fondateur du CPL a provoqué des divisions qui rendent impossible l'élection d'un nouveau chef de l'État lors de la prochaine séance, prévue le 8 février prochain.
Nabih Berry soutient officieusement la candidature de M. Frangié, également appuyé par le chef du Courant du Futur, Saad Hariri.
(Lire aussi : Le 14 et le 8 Mars, des lectures régionales diamétralement opposées, le décryptage de Scarlett Haddad)
Convergence avec Frangié
La semaine dernière, un dialogue à fleurets mouchetés avait opposé Nabih Berry et Samir Geagea, notamment sur les réseaux sociaux.
Par ces nouveaux propos, le leader du mouvement Amal rejoint les déclarations de M. Frangié, publiées la veille par le quotidien local As-Safir, expliquant que le soutien des FL à la candidature de Michel Aoun n'avait d'autre but que de contrer celle de Frangié, ce qu'ont démenti les FL.
Sleiman Frangié a néanmoins porté ses coups les plus durs à Michel Aoun, l'accusant de s'être associé avec le responsable de la mort de son père et expliquant qu'il doit l'élection d'une grande partie des députés du bloc du Changement et de la réforme qu'il préside aux voix chiites dans plusieurs régions.
La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014. La dernière séance électorale ayant à nouveau été reportée faute de quorum, un prochain scrutin a été fixé au 8 février. De nombreux politiciens et observateurs s'accordent sur le fait que cette nouvelle séance échouera également.
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commentaires (11)
CORRECTION ! MERCI : ".... la sournoiserie est reine chez les Malsains Sots...."
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 57, le 03 février 2016