La Drug Enforcement Administration (DEA), le service de police dépendant du Département de la Justice aux Etats-unis chargé de la lutte contre le trafic de drogue, a annoncé lundi qu'une opération internationale avait permis de démanteler un réseau du Hezbollah qui utilisait des millions de dollars tirés du trafic de cocaïne pour financer ses activités au Liban et en Syrie.
Ce réseau a fourni "un flux de revenus et d'armes utilisé pour mener des attaques terroristes dévastatrices à travers le monde", explique Jack Riley l'administrateur adjoint par intérim de la DEA dans un communiqué.
La DEA indique que cette opération intervient dans le cadre du projet Cassandre, visant un réseau international, soupçonné d'avoir travaillé avec des cartels de la drogue sud-américains pour faciliter le transport de millions de dollars de cocaïne aux États-Unis et en Europe. L'organisme américain précise que ce réseau a été créé par Imad Moughniyeh, responsable des opérations extérieures du Hezbollah assassiné en 2008, et qu'il est aujourd'hui dirigé par Abdallah Safieddine et Adham Tabaja.
Sept pays, dont la France, l'Allemagne, l'Italie et la Belgique, ont été impliqués dans l'opération, qui a permis d'appréhender quatre personnes. L'enquête a débuté il y a un an et la DEA a déclaré que d'autres arrestations étaient possibles.
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Cette annonce intervient quelques heures après la publication lundi, par le Daily Star, d'informations faisant état de l'arrestation, en fin de semaine dernière en France, de quatre Libanais cibles de sanctions américaines et accusés de blanchiment d'argent au profit du Hezbollah.
"Les quatre hommes identifiés sont : Mohammad Noureddine, Mazen el-Atat, Ali Zbib et Osama Fahs", précise le quotidien libanais anglophone. Il indique que les autorités françaises ont procédé à l’arrestation des quatre Libanais en raison des sanctions américaines à leur encontre. Paris n'a pas tenu Beyrouth au courant des arrestations, jusqu'à ce que les parents de M. Fahs notifient la police française de la disparition de leur fils, peut-on encore lire.
Dans un document daté du 28 janvier, le Trésor américain avait indiqué avoir gelé les avoirs de la société Trade Point International (basée à Beyrouth), et ceux de ses fondateurs, Mohammad Noureddine et Hamdi Zahreddine.
"Le Hezbollah a besoin de personnes comme MM. Noureddine et Zahreddine pour blanchir son argent à des fins terroristes et de déstabilisation politique", avait souligné un responsable américain dans le communiqué.
Le Trésor américain avait également affirmé que M. Noureddine a eu recours à un large réseau en Asie, en Europe et au Moyen-Orient afin de blanchir des sommes d'argent considérables pour le compte de nombreux clients, notamment des membres du Hezbollah.
Une centaine d'individus et de sociétés, soupçonnés de liens avec le Hezbollah, ont déjà été sanctionnés par le Trésor américain. Le 16 décembre dernier, le Congrès américain avait adopté à l'unanimité le "Hezbollah International Financing Prevention Act", une loi de sanctions contre les personnes ou les institutions finançant sans détours le Hezbollah, organisation qualifiée de terroriste par Washington.
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22 h 38, le 02 février 2016