Le chef des Marada, Sleiman Frangié, candidat à la présidence de la République libanaise, s'en est violemment pris lundi au leader du bloc du changement et de la réforme, Michel Aoun, également candidat, l'accusant de s'être entendu avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, dans le but de l'éliminer de la course.
"Le général Michel Aoun me considère comme son fils. Alors comment peut-il s'allier avec le responsable de la mort de mon père et l'héritier d'une histoire que tout le monde connaît avec les Marada ?", s'est interrogé Sleimane Frangié, dans des propos rapportés lundi par le quotidien local As-Safir, qui publie l'intégralité de son entretien avec le chef des Marada, dont une première partie avait été rendue publique la veille.
Samir Geagea avait apporté son soutien, le 18 janvier, à son ancien rival, Michel Aoun.
M. Frangié met en doute le fait que Michel Aoun jouisse de la plus grande représentativité au sein de la rue chrétienne. "Sans les voix chiites dans les cazas de Baabda, Jbeil, Kesrouan et Jezzine, le nombre de ses députés ne dépasserait pas les doigts d'une main", souligne-t-il.
L'entretien avec Sleiman Frangié s'est déroulé après l'intervention télévisée du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui avait fait savoir vendredi que Michel Aoun est son "candidat naturel", accusant le 14 Mars de manipuler le soutien à la candidature de M. Frangié.
"Nous avons pris acte de ce choix, dont nous comprenons les motifs", a réagi le leader maronite, tout en remerciant le leader du Hezbollah.
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Interrogé sur un éventuel retrait de sa candidature, Sleiman Frangié s'est montré ferme."Il ne serait pas logique que je retire ma candidature, acceptée par l'autre camp, au profit d'une autre candidat qui n'est pas accepté", a-t-il expliqué. "C'est à Michel Aoun de convaincre les autres, particulièrement Saad Hariri. S'il y parvient, je ne serai pas un obstacle. Je ne vais pas me retirer au profit de Aoun, sauf si celui-ci est assuré d'être élu président de la République", a-t-il poursuivi.
Saad Hariri avait officieusement apporté son soutien à la candidature de Sleiman Frangié, provoquant des tensions avec ses alliés chrétiens de la coalition du 14 Mars.
Plus tard dans la journée, les FL ont démenti les informations données par le chef des Marada, reprochant à ce dernier de dévoiler la teneur de discussions se voulant secrètes. "L'annonce du soutien des FL à la candidature de Michel Aoun n'est pas intervenue pour contrer la candidature de Sleiman Frangié", explique le parti dans un communiqué, rappelant que le rapprochement entre les FL et le CPL a débuté bien avant l'émergence de la candidature de M. Frangié. "En réalité, la candidature de M. Frangié a coupé la route à toute candidature issue du 14 Mars et des centristes, ajoutent les FL. Nous aurions aimé que le candidat à la présidence respecte un minimum de discrétion", conclut le communiqué.
La présidence est vacante depuis le 25 mai 2014. La dernière séance électorale ayant à nouveau été reportée faute de quorum, un prochain scrutin a été fixé au 8 février. De nombreux politiciens et observateurs s'accordent sur le fait que cette nouvelle séance échouera également.
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commentaires (10)
Frangié n'est pas encore élu qu'il commence à régler des comptes ... Comment peut-on imaginer cet homme Président Aoun est incapable d'occuper ce poste Quant à Geagea il est capable de toutes les volte face Alors ... Y a t il un libanais dans la salle ? Une vraie misère politicarde ...
FAKHOURI
23 h 30, le 01 février 2016