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Liban - La psychanalyse, ni ange ni démon

La crise de la puberté

La puberté correspond à un long moment de crise. C'est le réveil du biologique: les organes de la reproduction deviennent fonctionnels. C'est la transition de l'enfance à l'adolescence. La puberté est une croissance rapide due aux hormones de croissance. Elle est aussi une croissance sexuelle liée à la poussée des hormones sexuelles.
Chez les garçons, la crise survient vers l'âge de 13 ans environ. Elle dure deux à trois ans. Mue de la voix, apparition des poils pubiens, croissance des organes génitaux, activité masturbatoire, premières éjaculations de sperme. La satisfaction sexuelle devient impérative, le désir et l'attirance sexuels augmentent. Chez la fille, la crise commence plus tôt que chez le garçon. Les seins et la vulve se développent, les poils pubiens et ceux des aisselles aussi, début des menstruations. La voix mue également. Le désir et l'attirance sexuels prédominent.

Sous l'impulsion hormonale, les comportements sexuels changent. Les critères culturels vont contribuer aux difficultés naissantes. Avant la puberté, on a l'habitude de ne pas trop distinguer les filles des garçons. Ainsi, on donne le bain au frère et à la soeur en même temps, on les couche dans la même chambre, on les habille de la même manière. Comme s'ils avaient la même identité sexuelle.
La puberté est un choc. Les parents n'y attachent pas l'importance qu'il faut. Les changements corporels, la force du désir, l'intensité des sensations sexuelles, autant de modifications qui bouleversent les jeunes. D'une part, il y a un réveil brutal des pulsions, pulsions qui s'étaient mises en berne pendant la période de latence. De l'autre, une remise en cause des identifications parentales qui ont permis justement le renoncement à ces pulsions. On a vu que les identifications aux parents ont permis de refouler les pulsions œdipiennes, en transformant la pulsion sexuelle en identification. Le conflit œdipien refoulé est ravivé et se traduit par une crise identificatoire d'autant plus aiguë qu'elle s'accompagne de changements corporels qui inscrivent encore plus le sujet dans son identité sexuelle. C'est l'apparition des caractères sexuels secondaires, comme la pilosité, la mue de la voix, les seins, les fesses, etc., et autant le jeune adolescent que la jeune adolescente sont atteints par ces changements.

Cette crise pubertaire est tout à fait naturelle et se traduit par des angoisses et des sentiments d'étrangeté liés justement au vacillement identificatoire. Pour beaucoup de psychanalystes, c'est encore l'occasion pour le jeune adolescent de profiter de cette crise pubertaire et de « refaire » en quelque sorte les identifications qui ne lui auraient pas permis de « sortir » tout à fait du complexe d'Œdipe. La crise pubertaire refait vivre le complexe d'Oedipe, et permet une meilleure adaptation des jeunes pubères à leur identité sexuelle. À condition que les parents le permettent.
À partir de la puberté et de l'adolescence, il semble que les données soient fixées définitivement et selon l'image célèbre que prend Freud d'un cristal qui se briserait toujours selon les mêmes lignes qui constituent sa structure interne. Après l'adolescence, la « décompensation » d'un sujet se fera toujours selon la structure psychique qui le détermine. Nous verrons plus loin les concepts de structures névrotiques (hystérique, obsessionnelle et phobique), psychotique (schizophrénique, paranoïaque et mélancolique) et perverse. Des symptômes psychotiques à la puberté et à l'adolescence par exemple ne veulent pas dire nécessairement psychose.

Remarque: pendant la puberté, le rôle que jouent les parents est très important. Il ne leur sera pas facile d'accepter les changements qui surviennent chez leurs enfants, d'autant plus qu'ils auront atteint eux-mêmes un palier dans leur développement, ils auront pris un peu d'âge. Les enfants peuvent avoir à faire à des parents qui ne veulent pas les voir grandir. Voir grandir ses enfants, c'est aussi accepter de grandir soi-même, de vieillir. Devant la glace apparraissent les premières rides, la « brioche », le double menton, la « culotte de cheval », etc. Ainsi, on voit des mères porter les jeans de leur fille, s'habiller « jeunes », des pères devenir de plus en plus sportifs, bref des parents qui refusent leur âge et du coup veulent rivaliser avec leurs enfants pubères. Les parents s'accrochent à l'enfant idéal, image idéale d'un enfant qu'ils ne veulent pas voir grandir. Pour les adolescents, la séparation devient d'autant plus difficile qu'ils veulent se défaire fortement de leurs identifications. La culpabilité prend le dessus et on voit certains adolescents se saboter eux-mêmes pour maintenir en place l'image du père et de la mère.

 

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