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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

France-Iran : retour sur 37 années de hauts et de bas

Le président iranien, Hassan Rohani, durant un meeting avec des ministres français et des représentants du Medef à Paris. Éric Féferberg/AFP

La visite à Paris du président iranien, Hassan Rohani, est un événement marquant dans l'histoire récente des relations entre la France et l'Iran. Le réformateur Mohammad Khatami était jusque-là le seul président iranien à s'être rendu en France, en 2005, depuis la révolution islamique de 1979. Côté français, aucun président de la République ne s'est rendu en Iran depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Autant dire que les relations entre les deux pays n'ont pas été au beau fixe ces 37 dernières années.

L'entretien, prévu aujourd'hui, entre M. Rohani et le président français, François Hollande, est le signe de la volonté des deux pays de normaliser leurs relations, six mois après la signature de l'accord nucléaire entre l'Iran et les 5+1 (Chine, États-Unis, Allemagne, Russie, Grande-Bretagne et France). Cette amélioration devrait aboutir à la signature de plusieurs contrats pour les entreprises françaises mais également à une reprise de discussions sur plusieurs dossiers chauds. S'ils combattent actuellement l'un et l'autre l'État islamique (EI) en Irak et en Syrie, il n'empêche que leurs positions divergent sur les dossiers syrien et yéménite.

La France est le pays occidental qui soutient le plus l'opposition syrienne alors que l'Iran est un soutien-clé du régime de Bachar el-Assad. Au Yémen, Paris défend l'intervention de l'Arabie saoudite contre les rebelles houthis, eux-mêmes soutenus par Téhéran. Le rapprochement, durant la présidence Hollande, entre Paris et Riyad limite en outre les perspectives de coopération entre la France et l'Iran, au moment où les tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran atteignent leur apogée. Les Iraniens peuvent reprocher aux Français de pratiquer une politique prosunnite, et peuvent leur en vouloir pour la dureté de leur position durant les négociations nucléaires. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait en effet joué le rôle du gendarme, conditionnant la réussite des négociations à de nombreux efforts de la part de l'Iran.

(Lire aussi : À Rome, Rohani s'en prend violemment à l'Arabie saoudite)

Eurodif
La lune de miel entre les deux pays n'est donc pas à l'ordre du jour. Mais l'Iran et la France ont déjà connu de nombreuses périodes de hauts et de bas depuis 1979. Éxilé à Neauphle-le-Château, l'ayatollah Rouhollah Khomeyni était revenu en Iran à bord d'un avion d'Air France, après le déclenchement de la révolution. Une révolution qui avait été saluée par de nombreux intellectuels français, parmi lesquelles l'illustre Michel Foucault qui ne cachait pas son enthousiasme de voir le soulèvement collectif du peuple iranien.

Les relations entre les deux pays se refroidiront toutefois après l'arrivée au pouvoir du guide suprême et plus particulièrement après le début de la première guerre du Golfe, opposant l'Iran de Khomeyni à l'Irak de Saddam Hussein. Les Français vont en effet prendre le parti de l'Irak et en profiter pour signer plusieurs contrats d'armement avec Bagdad, incluant la vente de ses Mirage F1.


(Lire aussi : Paris espère de fructueuses retrouvailles avec l'Iran)


En 1982, une figure de l'opposition iranienne, Massoud Radjavi, se réfugie en France avec la complaisance du président français François Mitterrand. Cet épisode aggrave sérieusement les tensions entre les deux pays. Les Iraniens vont se venger en prenant 13 Français en otages au Liban entre 1985 et 1986. La libération des otages sera intimement liée au règlement du dossier Eurodif, qui concernait déjà le nucléaire. Paris refuse de livrer à Téhéran l'uranium qu'il s'était engagé à lui procurer du temps du chah. Pour calmer les ardeurs de Téhéran, Paris va devoir payer une compensation financière de 1,6 milliard d'euros.

L'arrivée au pouvoir de Mohammad Khatami en 1997 s'accompagne d'une période de détente entre les deux pays. Si George W. Bush inscrit l'Iran sur la liste des pays de « l'axe du mal », la France joue alors le rôle de l'intermédiaire pour apaiser les tensions. En 2002, les États-Unis découvrent les avancées du programme nucléaire iranien et menacent l'Iran de porter l'affaire devant le Conseil de sécurité de l'Onu. C'est la France, par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui calmera la situation et amorcera, avec les Allemands et les Britanniques, le début des négociations nucléaires en 2003. Ces dernières seront gelées après l'élection de Mahmoud Ahmadinejad, jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Hassan Rohani en 2013. La suite, elle, est déjà connue...

 

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La visite à Paris du président iranien, Hassan Rohani, est un événement marquant dans l'histoire récente des relations entre la France et l'Iran. Le réformateur Mohammad Khatami était jusque-là le seul président iranien à s'être rendu en France, en 2005, depuis la révolution islamique de 1979. Côté français, aucun président de la République ne s'est rendu en Iran...

commentaires (2)

LES OCCIDENTAUX ET SURTOUT LES EUROPEENS ET LES RUSSES AUSSI SONT PRETS A SE DECULOTTER, A VENDRE LEURS CULOTTES ET A SE VENDRE EN ENTIERS POUR DU FRIC... ( MA IL LOOZ IL FRIK... )IL MASSAREEEE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 36, le 28 janvier 2016

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Commentaires (2)

  • LES OCCIDENTAUX ET SURTOUT LES EUROPEENS ET LES RUSSES AUSSI SONT PRETS A SE DECULOTTER, A VENDRE LEURS CULOTTES ET A SE VENDRE EN ENTIERS POUR DU FRIC... ( MA IL LOOZ IL FRIK... )IL MASSAREEEE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 36, le 28 janvier 2016

  • Joli résumé . Les affaires reprennent parce que des 2 côtés on a envie que ça reprenne, mais la politique est laissée de côté parce-que les résultats sur les terrains d'affrontement qui tournent à l'avantage de la NPR IRAN et de laxe des resistances ne doivent pas gâcher le business . En quelque sorte c'est bas les pattes pour hollandouille et fabius sur le départ, en matière de géopolitique moyen orientale, et serrons nous la main pour des contrats gagnants gagnants. Mr Samrani il fallait oser , déclarer que l'Iran est devenue L'acteur incontournable dans notre région donc la Nouvelle Puissance Régionale.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 20, le 28 janvier 2016

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