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Moyen Orient et Monde - Tournée européenne

À Rome, Rohani s’en prend violemment à l’Arabie saoudite

Vénus couverte au musée du Capitole : le président iranien assure n'avoir rien demandé à l'Italie.

Le chef de l’État iranien a visité hier le Colisée, à Rome, avant de quitter la capitale italienne pour Paris. Filippo Monteforte/AFP

Le président iranien, Hassan Rohani, est arrivé hier en France, deuxième étape d'un voyage entamé lundi à Rome, qui marque le rapprochement spectaculaire entre l'Iran et les Européens depuis la levée des sanctions liées au nucléaire.
M. Rohani doit rencontrer aujourd'hui le patronat français et le président François Hollande, avec lequel il doit tenir une conférence de presse conjointe, selon la présidence française.
Avant de quitter Rome, M. Rohani a conclu son étape italienne par une visite du Colisée et par une conférence de presse au cours de laquelle il s'en est pris de nouveau à l'Arabie saoudite, son voisin arabe avec qui la tension s'est brusquement accrue depuis le début de l'année.
Il s'est ainsi refusé à s'excuser après l'incendie début janvier de l'ambassade saoudienne à Téhéran. « Des excuses, mais c'est ne rien comprendre à la diplomatie », a affirmé le président iranien. « Nous avons arrêté les coupables, on devait le faire et on l'a fait », donc c'est à l'Arabie saoudite de faire « les choix justes », a-t-il affirmé.
« Nous ne souhaitons pas la poursuite de la tension avec l'Arabie saoudite », mais la réaction de Riyad « n'a aucune justification », a insisté M. Rohani, dénonçant une politique « agressive » de la part de l'Arabie saoudite, en particulier au Yémen.
« Pourquoi devrions-nous nous excuser ? » a-t-il insisté. « Ils ont coupé la tête du cheikh Nimr et c'est nous qui devons nous excuser ? Ils massacrent les Yéménites et c'est nous qui devons nous excuser? Ils aident les terroristes dans la région et c'est nous qui devons nous excuser? Leur incompétence provoque la mort de milliers de pèlerins pendant le hajj et c'est nous qui devons nous excuser ? » a-t-il martelé. Avant de conclure : « S'ils présentent des excuses au peuple musulman, ce sera encore insuffisant. »
Mardi, l'influent prince saoudien Turki al-Fayçal avait déclaré à Paris que l'Iran devait « s'excuser » après l'incendie de l'ambassade, lors d'une manifestation en réaction à l'exécution par Riyad d'un dignitaire chiite saoudien, virulent critique du régime des Saoud.
Les deux pays s'affrontent de plus indirectement dans les conflits de la région, en particulier en Syrie, en Irak et au Yémen.
La France souhaite contribuer à l'apaisement entre les deux pays, au moment où son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, revient d'Arabie saoudite. Interrogé hier sur ce point, M. Rohani s'est montré évasif : « Tous les pays peuvent jouer un rôle » pour faire baisser la tension.
Interrogé sur la perspective d'une amélioration des relations avec les États-Unis, avec qui l'Iran n'entretient plus de relations diplomatiques, M. Rohani a affirmé que la « clé » de cette amélioration se trouvait à Washington. « Si elle était à Téhéran, je l'aurais utilisée, mais la clé est à Washington », a-t-il déclaré.

Polémique
Sur un autre plan, le président iranien a assuré hier n'avoir fait aucune demande auprès de ses hôtes italiens pour que les statues dénudées du musée du Capitole, visité lundi soir, soient cachées par des paravents pour ne pas l'indisposer.
« C'est bien une question de journalistes ça », a-t-il d'abord affirmé, avec un sourire, lors d'une rencontre avec la presse étrangère à son hôtel. Assurant « n'avoir eu aucun contact à ce sujet » au préalable avec les autorités italiennes, il a ajouté : « Je sais que les Italiens sont très hospitaliers, un peuple qui cherche à rendre le séjour de ses invités le plus agréable possible et je les en remercie. »
Mardi, le Corriere della Sera, citant des sources au sein de la délégation iranienne, avait assuré que les paravents avaient été installés après une inspection préalable.
Interrogé à ce sujet alors qu'il accompagnait M. Rohani au Colisée, le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, a estimé qu'il était « incompréhensible » de couvrir les statues, assurant que ni lui ni le chef du gouvernement, Matteo Renzi, n'avaient « été informés » de la démarche.

Pas de vin
Selon les journaux italiens hier, « l'excès de zèle » serait à mettre au crédit du bureau de l'État en charge du protocole lors de l'accueil des hôtes étrangers. Et en plus d'avoir couvert ses statues, l'Italie a aussi accepté de bannir le vin lundi, le temps d'un déjeuner avec le président de la République, Sergio Matterella, et d'un dîner avec M. Renzi.
Ces décisions ont provoqué une petite polémique en Italie, où le parti anti-euro et anti-immigrés de la Ligue du Nord a dénoncé un « énième acte de soumission à une culture qui ne nous appartient pas ».

(Source : AFP)

Le président iranien, Hassan Rohani, est arrivé hier en France, deuxième étape d'un voyage entamé lundi à Rome, qui marque le rapprochement spectaculaire entre l'Iran et les Européens depuis la levée des sanctions liées au nucléaire.M. Rohani doit rencontrer aujourd'hui le patronat français et le président François Hollande, avec lequel il doit tenir une conférence de...

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ET LES ITALIENS D,APPLAUDIR TOUT HAUT... ET DE PENSER TOUT BAS : LES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 33, le 28 janvier 2016

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Commentaires (2)

  • ET LES ITALIENS D,APPLAUDIR TOUT HAUT... ET DE PENSER TOUT BAS : LES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 33, le 28 janvier 2016

  • Vénus couverte au musée du Capitole : le président iranien assure n'avoir rien demandé à l'Italie ET LES VENUS/HOURIS DU PARADIS FAKIHISTE DE ROUHANI ELLES SERONT SERONT ELLES AUSSI VOILEES ET EN TCHADOR?

    Henrik Yowakim

    16 h 06, le 28 janvier 2016

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