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À La Une - Reportage

"Snowzilla" transforme Washington en ville fantôme

La tempête de neige a fait au moins 19 morts et privé d'électricité des dizaines de milliers d'habitants.

Un homme marchant dans une rue de Washington entièrement couverte de neige. REUTERS/Carlos Barria

Des congères ont remplacé les passagers aux arrêts de bus et, devant la Maison Blanche, les très rares passants sont assaillis par les bourrasques de neige. En quelques heures, la tempête "Snowzilla" a transformé Washington en ville fantôme.

Dans les rues de la capitale fédérale américaine, où les commerces et les cafés tournent normalement à plein le samedi matin, un silence inhabituel règne, les sons étant atténués par l'épais manteau blanc, qui continue à s'étoffer sous les flocons tourbillonnant. Seuls quelques véhicules se risquent à rouler dans la métropole, mise à l'arrêt forcé par la puissance de "Snowzilla", qui a causé la mort d'au moins 19 personnes et privé d'électricité des dizaines de milliers d'habitants.

Les autorités du district de Columbia --le coeur politique des Etats-Unis-- ont demandé aux 660.000 habitants de Washington de rester chez eux tout le weekend-end et de ne surtout pas encombrer les routes pour laisser place aux chasse-neige et autres engins spéciaux. Se retrouver bloqué dans un tel chaos pourrait être une affaire "de vie ou de mort", a même averti la police.

Devant la Maison Blanche, où en temps normal se masseraient des foules de touristes, deux agents du Secret Service battent la semelle pour lutter contre la température de -4 degrés.

Nicholas Kamm/AFP


Un Japonais sort son smartphone pour les photographier: Taisuke Tsugawa, journaliste employé par la chaîne nippone NHK, explique avoir été envoyé pour couvrir les primaires de l'élection présidentielle de novembre, dont le premier grand RDV se déroule dans quelques jours dans l'Iowa. Mais il ne s'attendait pas à être accueilli par une telle tempête. "Une situation comme cela peut se produire dans le nord du Japon, mais je n'ai jamais vu ça en Amérique", dit-il. "On ne peut même pas se rendre au bureau pour travailler un petit peu".

Le grand calme blanc

A quelques pas de là, un homme agrippé à un parapluie se risque à l'extérieur du luxueux hôtel St. Regis.
Toyo Shima, également originaire de Tokyo, explique en quelques secondes avoir hâte de repartir de Washington, où il est venu pour affaires, malgré les centaines de vols annulés. "J'ai bon espoir pour lundi, mais sans certitude. On ne s'attendait pas à un truc pareil".

Devant d'autres hôtels du centre-ville, des employés pellettent activement la poudreuse, pour dégager l'accès de la porte d'entrée. Mais la neige continue obstinément à tomber et le vent à souffler, forçant un groupe de trois femmes à s'arc-bouter pour avancer.

Carlos Barria/Reuters


Un policier ayant endossé un gilet fluorescent aide lui une personne âgée à se déplacer sur un trottoir, de la neige jusqu'aux genoux.
Face à l'ampleur des chutes neigeuses, les autorités ont mobilisé l'armée et prévu des centaines de milliers de tonnes de sel.

Dans les quartiers habituellement animés d'Adams Morgan et de Dupont Circle, un même calme règne, les restaurants ayant fermé au moins jusqu'à lundi. Certains habitants assurent apprécier ce changement temporaire et ce blanc immaculé qui change radicalement le décor.

"Je profite tout simplement de la quiétude et de la neige", confie Ralston Cox, qui prend quelques photos des rues vides de Dupont Circle. Ensuite, dit-il, "je vais rentrer chez moi, faire un feu dans la cheminée, nourrir mes chats ainsi que moi-même, puis je ne sortirai que de temps à autre".

 

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