Syrie: entretien téléphonique Lavrov-Kerry avant les négociations de paix

Les chefs de la diplomatie américaine John Kerry et russe Sergueï Lavrov ont discuté samedi de la question de la représentation de l'opposition syrienne aux négociations de paix prévues la semaine prochaine à Genève, lors d'un entretien téléphonique.

Ces négociations indirectes entre le régime syrien et son opposition sont prévues à partir de lundi au siège de l'ONU, mais les Nations unies ont d'ores et déjà annoncé qu'elles pourraient être retardées de quelques jours, alors que des désaccords persistent sur la composition de la délégation de l'opposition.

Samedi, le secrétaire d'Etat américain a appelé son homologue russe pour discuter une nouvelle fois des négociations. Les deux hommes qui s'étaient rencontrés mercredi à Zürich soutiennent les efforts visant à faire démarrer les pourparlers de Genève "la semaine prochaine", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. "Une attention particulière a été portée à la nécessité de former une délégation véritablement représentative de l'opposition", selon le communiqué.
M. Kerry se trouve actuellement en Arabie Saoudite, où il doit rencontrer le coordinateur de la coalition de l'opposition syrienne Riyad Hijab.

La coalition a annoncé mercredi la composition de sa délégation aux négociations de Genève, s'attirant les foudres de Moscou, allié indéfectible du régime de Damas mais aussi de certains opposants.
Elle a en effet nommé à la tête de sa délégation un chef rebelle islamiste prosaoudien, Mohamed Allouche, du groupe Jaïch al-Islam, qualifié de "terroriste" par le chef de la diplomatie russe. La nomination de Mohamed Allouche a été critiquée aussi par des opposants de l'intérieur qui refusent d'être représentés par le membre d'un groupe armé.

Le régime a quant à lui annoncé que sa délégation serait menée par le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal Moqdad et l'ambassadeur de Syrie à l'ONU, Bachar Jaafari.
Les divergences restent très profondes entre régime et opposants en vue d'une solution, l'opposition exigeant notamment le départ de M. Assad avec le début d'une éventuelle période de transition.

Le 18 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution établissant une feuille de route pour une solution: négociations opposition-régime et cessez-le-feu, gouvernement de transition dans les 6 mois et élections dans les 18 mois.

Un règlement devient très pressant avec une situation humanitaire catastrophique dans le pays, où plus de 260.000 personnes ont péri et des millions ont dû fuir leur foyer, alors que les combats font rage sur les nombreux fronts.