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Liban - Liban

Sécurité à l’AIB : La solution passe par la nomination d’une Autorité générale de l’aviation civile, estime Kabbani

Les ministres des Travaux et de l'Intérieur démentent les rumeurs sur des brèches sécuritaires à l'aéroport, le ministre du Tourisme dénonce « une situation peu saine ».

Des démentis par les ministres des TP et de l’Intérieur concernant des brèches sécuritaires, un constat plutôt pessimiste de la part du ministre du Tourisme, un communiqué d’Air France sans commentaires sur les rumeurs... Photo d’archives

Les rumeurs sur des brèches sécuritaires à l'aéroport de Beyrouth (AIB) et sur l'inquiétude présumée de compagnies d'aviation françaises et britanniques, qui ont défrayé la chronique la semaine dernière, ont été catégoriquement démenties ce week-end par les ministres des Travaux publics et de l'Intérieur, tandis que le président de la commission parlementaire des Travaux publics, des Transports et de l'Énergie, Mohammad Kabbani, dénonçait une « affaire exagérée ».

Ces rumeurs ont été amplifiées par un tweet de l'ancien ministre Wi'am Wahhab sur une opération de grande ampleur, similaire à celle qui avait mené à l'attentat contre l'avion russe à Charm el-Cheikh, qui devait se tramer le 8 janvier à l'AIB, mais qui a été déjouée « dans sa phase préparatoire ». M. Wahhab assure également que cette opération avait été découverte par les « services américains qui en ont informé les Français ».

Tard dans la soirée de samedi, le ministère de l'Intérieur a publié un communiqué apportant un démenti catégorique aux informations rapportées par la chaîne LBCI et par l'ancien ministre Wi'am Wahhab.
Dans son communiqué, le ministère de l'Intérieur souligne que cette information est dénuée de tout fondement et qu'elle ne vise qu'à « perturber le mouvement à l'aéroport. La vérité est que deux commissions d'experts français et britanniques ont visité l'AIB et ont donné leurs remarques concernant le travail administratif, technique et sécuritaire à l'aéroport », indique le communiqué du ministère. Le texte souligne, sur ce plan, que le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a contacté le ministre des Transports Ghazi Zeaïter, ainsi que le président de la Chambre Nabih Berry, afin qu'ils « règlent les failles relevées par les experts ».
« Ces failles portent sur trois points : la coopération entre les différentes administrations à l'aéroport, les effectifs des forces de sécurité et la sécurité technique », précise le communiqué.

Pour sa part, le ministre des Travaux publics et des Transports, Ghazi Zeaïter, a tenu samedi, à l'AIB, une conférence de presse au cours de laquelle il a souligné que « le Liban a enregistré de très larges progrès concernant les conditions qui devraient être remplies pour la protection de la sécurité de l'aéroport. Le fonctionnement de l'aéroport est conforme aux conditions et aux normes sécuritaires et techniques requises par l'Organisation internationale de l'aviation civile », a affirmé M. Zeaïter.

Le communiqué d'Air France

Auparavant, le directeur de l'AIB, Fadi el-Hassan, avait assuré le 13 janvier à l'agence d'informations al-Markaziya que « la sécurité de l'aéroport est bonne et n'est absolument pas menacée ». « Les deux compagnies française et britannique, Air France et British Airways, sont satisfaites des mesures de sécurité adoptées à l'aéroport de Beyrouth et nous n'avons jamais reçu de plaintes ou de réserves de leur part dans ce cadre », a ajouté M. Hassan. Il répondait ainsi à un article du quotidien as-Safir faisant état de mises en garde de la France et de la Grande-Bretagne, qui auraient menacé « d'interrompre leurs vols en direction de l'AIB, si les problèmes de sécurité n'étaient pas rapidement réglés ».

Dans un communiqué publié hier dimanche, Air France ne commente pas les rumeurs en question, se contentant de souligner qu'elle « œuvre en lien avec les autorités libanaises, comme toutes les compagnies aériennes qui desservent le Liban, pour s'assurer de la sécurité des passagers conformément aux règlementations de la sécurité émises par l'aéroport de Beyrouth ». La compagnie, que nous avons tenté de contacter, n'a pas souhaité aller plus loin que ce qu'on peut lire dans son communiqué.

Une affaire « exagérée »

Interrogé par L'Orient-Le Jour sur ses informations concernant la sécurité de l'aéroport, Mohammad Kabbani, président de la commission parlementaire des Travaux publics, des Transports et de l'Énergie, a estimé que « l'affaire a été grandement exagérée ».
« Il y a effectivement des revendications qui parviennent aux autorités libanaises de la part de l'Union européenne et de certaines compagnies et elles sont prises en compte », souligne-t-il. Si le député pense que les rumeurs sur des brèches sécuritaires sont exagérées, il n'en pense pas moins que « l'AIB a besoin d'être modernisé ». « La solution radicale à ce problème est la création d'une Autorité de l'aviation civile, qui existe sur le papier mais pas encore dans la réalité, ajoute-t-il. La mission de cette autorité serait de gérer l'aéroport, une institution publique, à la manière d'une compagnie privée, c'est-à-dire avec plus d'efficacité et sans la lourdeur de l'administration publique. Un aéroport, ça progresse en effet de manière très rapide. Il faut qu'il soit tenu par une autorité autonome comme c'est le cas dans tous les aéroports du monde. »

M. Kabbani souligne également que malgré les progrès déjà effectués, il reste à moderniser le matériel. Il rappelle à cet effet que des équipements d'une valeur de 25 millions de dollars devraient parvenir au Liban d'Arabie saoudite, faisant partie du don d'un milliard de dollars accordé par le biais de l'ancien Premier ministre Saad Hariri aux forces de l'ordre. Il déplore également « le retard dans l'adjudication sur les travaux concernant l'enceinte de l'aéroport, dont le dossier est retenu au niveau de la Cour des comptes ». « Je comprends les efforts pour baisser les prix, mais il faut trouver une solution pour accélérer le processus », dit-il.

Pharaon et Hamate

Enfin, le ministre du Tourisme Michel Pharaon a estimé que « la situation de l'aéroport n'est pas saine à plus d'un niveau ». Il affirme revendiquer la tenue d'une réunion ministérielle sur ce sujet depuis plus d'un an et demande l'ouverture de l'aéroport de Hamate (Nord) pour les charters et le transport, ainsi que pour les autres vols en cas de circonstances difficiles.


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