Le président français recevant Riad Hijab à l’Élysée. Jacques Demarthon/AFP
La diplomatie française a repris sa vitesse de croisière hier tant au Quai d'Orsay qu'à l'Élysée avec, à midi, le discours du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius lors de la cérémonie traditionnelle des vœux à la presse et l'audience accordée par le président François Hollande à 14h00 au coordonnateur du Haut Comité de l'opposition syrienne, Riad Hijab.
En effet, la situation en Syrie figurait déjà en bonne place dans l'allocution du chef de la diplomatie qui a rappelé la position de la France tant à l'égard du conflit syrien que par rapport aux résolutions de l'Onu qui doivent ouvrir la voie à un cessez-le-feu puis à des pourparlers en vue d'un règlement du conflit.
De la condamnation des bombardements des populations civiles par les aviations syrienne et russe aux contours de la Syrie de demain en passant par l'exigence d'une autorité de transition disposant de pouvoirs étendus comprenant celui de la présidence de la République, M. Fabius a rappelé les exigences de la France pour qu'une solution politique soit trouvée en Syrie avec le concours de la communauté internationale. Qualifiant cette position française de ferme et juste, le chef de la diplomatie française a estimé qu'il n'y a pas encore de règlement en Syrie. Il a ajouté que la fermeté de la ligne politique de Paris s'est illustrée aussi lors des discussions sur le nucléaire iranien.
Fermeté également, a poursuivi M. Fabius, vis-à-vis de « Daech » et à l'égard de la conjoncture syro-irakienne. Il a indiqué qu'il venait de rencontrer le chef de l'opposition syrienne, Riad Hijab, et qu'une similitude de vues entre lui et son hôte a été constatée, notamment sur la nécessité d'un arrêt des raids aériens contre les zones peuplées de civils, sans oublier le fait que « le régime de Damas ne saurait être celui de la Syrie de demain ».
Le discours de M. Fabius comprenait également, au chapitre du Moyen-Orient, une attitude française favorable à la solution de deux États, israélien et palestinien.
Pour 2016, le ministre a fixé quatre priorités : la sécurité et la paix, l'avenir de la planète, la conjoncture actuelle en Europe et le rayonnement de la France dans le monde.
(Lire aussi : L'aide humanitaire est entrée à Madaya)
Riad Hijab à l'Élysée
Concertation franco-syrienne également en début d'après-midi à l'Élysée entre le président Hollande et le leader de l'opposition syrienne, Riad Hijab.
À l'issue de cette réunion, l'Élysée a fait paraître un communiqué indiquant que le « président de la République a souligné la nécessité de mettre en œuvre sans délai la résolution 2254 du Conseil de sécurité, adoptée en décembre dernier, qui appelle à la mise en place d'une transition politique en Syrie fondée sur le communiqué de Genève », rappelant que Bachar el-Assad ne saurait jouer un rôle dans la Syrie de demain.
Et le communiqué de poursuivre : « Le président a rappelé le plein soutien de la France à la plateforme d'opposition de Riad Hijab et s'est félicité de la pleine disposition de l'opposition syrienne à reprendre les négociations avec le régime syrien sur un ordre du jour précis. »
Il a appelé à la mise en place de mesures humanitaires immédiates, en priorité dans les zones assiégées et notamment Madaya, et en vue de construire les conditions d'un cessez-le-feu crédible.
Enfin, le communiqué élyséen affirme que la volonté du régime syrien de négocier serait jugée à l'aune de la cessation de ses bombardements aveugles et de sa politique visant à affamer des villes entières, en violation flagrante du droit international.
De son côté, M. Hijab a déclaré que son entretien avec le président français a mis en relief la similitude des vues de la France et de l'opposition syrienne sur les événements de Syrie, le processus de transition et l'avenir de la Syrie.
Il a plaidé la cause de l'opposition face à la sauvagerie du régime. Il a rejeté les exigences du régime et d'autres parties prenantes aux négociations sur la Syrie d'obtenir à l'avance les noms des membres de la délégation de l'opposition syrienne aux pourparlers. « Nous choisirons en toute indépendance et souveraineté nos délégués sans demander l'aval à qui que ce soit », a-t-il souligné.
M. Hijab a rappelé les atrocités du régime qui, selon lui, est le « créateur de Daech et des autres groupements terroristes », ajoutant qu'aucune composante du régime actuel à Damas ne saurait faire partie de la solution et qu'en aucun cas « le peuple syrien n'accepterait que Assad, son régime ou n'importe quel élément de celui-ci reste en place après tous les massacres et les crimes qu'ils ont commis ».
Commentaire
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commentaires (3)
FABIUS CONDAMNE LE RÉGIME DE DAMAS. QUELLE NOUVEAUTÉ !
Gebran Eid
14 h 13, le 12 janvier 2016