Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis lundi de riposter à l'assassinat du "martyr" Samir Kantar, tué la veille près de Damas lors d'un raid que le leader du parti chiite a imputé à Israël. Hassan Nasrallah a affirmé que Samir Kantar est devenu "un exemple pour la résistance".
"Il est de notre droit de répondre à l'assassinat de Samir Kantar à l'endroit et au moment que nous jugerons opportun", a-t-il affirmé lors d'une intervention télévisée de moins d'une heure, relisant mot pour mot le discours qu'il avait prononcé le 31 janvier dernier, après la mort de six membres du Hezbollah, dont Jihad Moughniyeh - le fils de Imad Moughniyeh, commandant militaire assassiné en 2008 - tués dans un raid israélien à Quneïtra sur le Golan syrien.
Hassan Nasrallah a rendu hommage au "doyen des prisonniers libanais en Israël", en le qualifiant d'"ami" et de "frère", saluant son "action en faveur de la résistance".
"Hier soir, l'un de nos frères nous a quittés, un compagnon, l'un des premiers combattants du Hezbollah et de la Résistance islamique, notre ami, notre frère, Samir Kantar", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il sera inhumé mardi dans son village natal. Le Hezbollah a organisé lundi d'imposantes funérailles dans le quartier de Ghobeiri, dans la banlieue sud de Beyrouth pour Samir Kantar.
"Le sang de Kantar et de tous les martyrs de la Résistance ne sera pas versé en vain", a-t-il assuré, soulignant que ces "martyrs portent les mêmes espoirs que ceux des Palestiniens, des peuples arabes et des musulmans". "Samir Kantar sera désormais considéré comme un exemple pour les générations futures", a-t-il déclaré.
Israël responsable
Le chef du Hezbollah a par ailleurs réfuté la revendication de l'assassinat de Kantar par l'Armée syrienne libre (ASL).
"Nous n'avons aucun doute sur le fait qu'Israël est le responsable de cet assassinat, a-t-il affirmé. Des raids aériens israéliens ont été menés sur l'immeuble où se trouvait Samir Kantar, des résistants syriens, ainsi que des civils", a affirmé Hassan Nasrallah. "Les autorités israéliennes n'ont jamais caché le fait qu'ils voulaient tuer Samir Kantar, car Israël ne pardonne pas", a-t-il poursuivi.
Le leader du parti chiite a ainsi balayé la revendication de l'assassinat de Samir Kantar par une brigade de l'ASL. "La tentative par certains médias d'imputer à l'ASL la responsabilité de l'opération est vaine", a-t-il déclaré, ajoutant que ceux qui l'ont revendiqué "servent les intérêts d'Israël".
Dans une vidéo d'une minute postée sur YouTube, et dont l'authenticité n'a pu être vérifiée dans l'immédiat, la brigade affirme que Samir Kantar a été tué "lors d'une opération sans précédent". Elle réfute l'information selon laquelle le responsable du Hezbollah a été tué dans un raid israélien. L'homme affirme que les "allégations du parti du diable" visent seulement à "frustrer les combattants de l'ASL".
L'annonce dimanche du décès de Kantar avait été suivie d'échanges de roquettes et d'obus à la frontière libano-israélienne. Israël s'est félicité de sa disparition mais sans revendiquer la responsabilité du raid perpétré samedi. Un haut responsable de la sécurité israélienne avait toutefois averti en 2008, peu après la libération du Libanais d'une prison israélienne, qu'il restait une "cible pour Israël".
Mise en garde aux banques libanaises
Le secrétaire général du Hezbollah s'est ensuite arrêté sur "la campagne acharnée et fallacieuse" menée selon lui par les Etats-Unis contre son mouvement.
"En voulant ternir l'image du Hezbollah à travers le monde, en nous accusant sans preuves de trafic de drogue et de blanchiment d'argent, les Etats-Unis nous montrent que nous menons la bonne guerre", a-t-il déclaré, balayant ces accusations. "Toutes ces procédures contre nous constituent une reconnaissance de ce que nous sommes et renforcent nos convictions", a-t-il poursuivi.
Sur ce sujet, le leader du parti chiite s'est adressé aux banquiers libanais. "Le Hezbollah n'a pas de sommes d'argent, ni dans les banques libanaises, ni dans aucune banque dans le monde", a-t-il déclaré, affirmant que le Hezbollah n'avait "investi dans une aucune société, ni libanaise, ni étrangère". "Tout l'argent que nous possédons est dans nos poches et est investi dans nos associations".
Nasrallah a appelé le gouvernement libanais et les banques à "protéger les commerçants libanais". "Lorsque les Américains estiment que tel ou tel est accusé de contribuer au financement du Hezbollah, les dispositions sont prises immédiatement", a-t-il noté, dénonçant les mesures inacceptables prises par certaines banques libanaises contre des commerçants". "Cela est inacceptable", a déclaré Hassan Nasrallah qui a mis en garde contre "toute soumission à la volonté américaine sur ce plan".
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commentaires (6)
Il a tout à fait raison HN: Le Hezbollah n'a pas de sommes d'argent, ni dans les banques libanaises, ni dans aucune banque dans le monde. Parce qu'aucune banque ne veut de leur argent sale. Ce n'est pas moi qui le dit mais des banquiers.
Achkar Carlos
15 h 31, le 22 décembre 2015