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À La Une - Etude

A quoi ressemble la famille française?

Mariage, divorce, monoparentalité... L'Insee dresse le portrait de la famille en France.

En France, la famille évolue, avec plus d'unions successives et une hausse de la monoparentalité, mais deux parents mariés, vivant avec les enfants qu'ils ont eus ensemble, restent la situation la plus répandue, selon un panorama publié mercredi par l'Insee. Photo AFP

Où en est la famille? Des enfants vivant avec leurs deux parents mariés restent la situation dominante en France, mais les couples se fragilisent: ruptures plus fréquentes, succession des unions au fil des ans, tribus recomposées et bond de la monoparentalité.


En France métropolitaine, la majeure partie de la population vit en couple au moins une fois dans sa vie, souligne l'Insee dans l'ouvrage "Couples et familles" publié mercredi, qui exploite principalement des données de 2011.
Deux adultes sur trois sont en couple, dont 73% mariés, 4% pacsés, 23% en union libre. Parmi les couples, 0,6 % ont un conjoint de même sexe (avant la loi sur le mariage pour tous de 2013).
La plupart des couples partagent le même logement (96%) et 4% sont en couple non cohabitant.
Les unions sont moins durables qu'autrefois et la naissance du premier enfant a lieu de plus en plus tard après la première cohabitation du couple.

 

 


"La vie de couple est reportée, sans être rejetée", relève Vianney Costemalle, l'un des coauteurs de l'ouvrage. Vivre en couple sous le même toit commence plus tard, en lien avec la durée des études et le décalage de l'accès à l'emploi. Ainsi, 67% des personnes nées entre 1948 et 1957 avaient déjà habité en couple avant l'âge de 25 ans contre 58% de celles nées trente ans plus tard.


"Les premières unions sont aussi de plus en plus courtes, au fil des générations, depuis celles nées dans les années 1950. C'est l'une des tendances les plus marquantes. Il est de plus en plus fréquent de vivre plusieurs unions au cours de sa vie", relève-t-il.


Cependant, malgré la diversification des formes de vie de couple et de vie de famille, trois enfants sur quatre habitent avec leurs deux parents en France métropolitaine.
Sur les quelque 7,8 millions de familles qui hébergent au moins un enfant mineur à la maison, 70% sont composées de deux parents, mariés ou non, avec le ou les enfants mineurs qu'ils ont eus ensemble.
La moitié de ces familles "traditionnelles" est formée d'un couple marié avec ses enfants.

 

Mères seules et pauvreté
Si ce modèle perdure, les unions sont de plus en plus fragiles, comme en témoigne le bond des familles monoparentales. "C'est le type de famille qui s'est le plus développé au détriment des familles traditionnelles", souligne Emilie Raynaud, l'une des autres coauteurs.
Les familles monoparentales (voir ci-dessous pour le reste de l'Europe) représentaient 16% des familles avec enfants mineurs en 1999 et 20% en 2011 (+4 points). La monoparentalité reste essentiellement maternelle (85%) et s'est surtout répandue parmi les femmes les moins diplômées.
Particulièrement touchées par la précarité, 40% des familles monoparentales avec enfants mineurs vivent sous le seuil de pauvreté.


L'Insee a également observé l'évolution des familles recomposées en France. Entre 1999 et 2011, elles sont passées de 8,7% à 9,3% des familles avec enfants mineurs.
Autre fait marquant, de plus en plus de couples éclatent: entre 2009 et 2012, en moyenne, 253.000 couples se sont séparés chaque année. Entre 1993 et 1996, on en comptait 155.000.
En cas de divorce ou séparation, la résidence des enfants chez la mère (75% des cas en 2012) reste bien plus fréquente que la résidence alternée (16%) ou chez le père (7%). Quant au niveau de vie des femmes, il recule de 20% l'année suivant la rupture, contre 3% pour les hommes.
Les pensions alimentaires attribuées par le juge aux affaires familiales s'élèvent en moyenne à 170 euros mensuels par enfant.
Après une séparation, reformer un couple est plus rapide quand on est jeune ou quand on est un homme...

 

 

Europe: à chaque pays ses familles monoparentales


Les mères seules avec un ou deux enfants et divorcées représentent la plus grosse part (32%) des familles monoparentales en Europe, suivies par les mères seules jamais mariées (26%), mais Nord, Sud ou Est du continent offrent des visages différents.


Les familles monoparentales sont ainsi relativement nombreuses dans le Nord de l'Europe, à l'inverse des pays de l'Est, tandis que ceux du Sud se distinguent par une proportion élevée de monoparents divorcés et les îles britanniques par des mères seules avec au moins 3 enfants et des maternités précoces, analyse l'Insee dans un panorama inédit sur le couple et la famille publié mercredi.
Les pays baltes connaissent quant à eux la part la plus élevée de familles monoparentales en Europe et un taux de mères divorcées important (34%).


Globalement, la monoparentalité a bondi de 14% à 19% des familles européennes entre 1996 et 2012.
Cette hausse s'est accompagnée d'un recul du veuvage, d'une augmentation de la part des pères monoparents (10% en 1996, 15% en 2012) et d'une participation plus forte au marché du travail.
Le taux de pauvreté des monoparents européens atteint néanmoins 31%, contre 17% pour les couples avec enfants. Les mères de famille nombreuse et célibataires "avec maternité précoce" ont un niveau de vie inférieur de 40% à celui de leur pays.


L'Europe du Nord et la France se distinguent par un taux de familles monoparentales relativement élevé (15% à 25% selon les pays), plus de divorces, d'enfants nés hors mariage et une forte présence de pères seuls.
Les mères "jamais mariées sans maternité précoce" et les mères divorcées sont particulièrement nombreuses dans ce groupe. Ainsi, au Danemark, elles représentent respectivement 23% et 45% des familles monoparentales.
En France, Danemark et Norvège, 9 personnes sur 10 pensent qu'un "père est aussi qualifié qu'une mère pour s'occuper des enfants", relève l'Insee.


Les pays d'Europe de l'Est se caractérisent par le taux de familles monoparentales le plus faible du continent (10% à 17%) et la plus forte proportion de veufs et veuves parmi elles. Les mères divorcées et celles "jamais mariées sans maternité précoce" sont par exemple respectivement 21% et 6% en Pologne, contre 32% et 16% pour l'ensemble des pays étudiés.
En Europe du Sud, et dans certains pays d'Europe centrale, la proportion relativement élevée de femmes divorcées vivant seules avec des enfants (42% en Italie) reflète la hausse des divorces dans ces pays. Dans d'autres, comme la Grèce, le mariage demeure cependant central pour fonder une famille.
Au Royaume-Uni et en Irlande, une famille sur quatre est monoparentale.
On y trouve aussi un plus grand nombre de monoparents à la tête de famille nombreuse et une proportion importante de "mères jamais mariées ayant connu une maternité précoce".

 

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Où en est la famille? Des enfants vivant avec leurs deux parents mariés restent la situation dominante en France, mais les couples se fragilisent: ruptures plus fréquentes, succession des unions au fil des ans, tribus recomposées et bond de la monoparentalité.
En France métropolitaine, la majeure partie de la population vit en couple au moins une fois dans sa vie, souligne...

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La famille en bref se brise se dissloque et l'Europe conservatrice n 'existe plus malheureusement

Sabbagha Antoine

13 h 08, le 16 décembre 2015

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Commentaires (1)

  • La famille en bref se brise se dissloque et l'Europe conservatrice n 'existe plus malheureusement

    Sabbagha Antoine

    13 h 08, le 16 décembre 2015

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